Un homme qui connaissait les frères Tsarnaev, auteurs présumés des attentats de Boston l'an dernier, a été inculpé d'entrave à l'enquête, ont annoncé vendredi les autorités judiciaires à Boston.

Khairullozhon Matanov, chauffeur de taxi de 23 ans originaire du Kirghizistan, est accusé d'avoir voulu cacher aux enquêteurs qu'il était ami avec Tamerlan Tsarnaev, l'aîné des frères, et partageait «leur justification philosophique de la violence», a indiqué dans un communiqué la procureure fédérale du Massachusetts, Carmen Ortiz.

Après avoir découvert que ses amis étaient soupçonnés dans les attentats du 15 avril, Khairullozhon Matanov était allé signaler à la police le 19 avril qu'il les connaissait.

Mais il avait ensuite détruit des informations dans son ordinateur, effaçant notamment des centaines de pages et vidéos lues et vues en relation avec l'enquête et la culpabilité présumée des deux frères dans ces attentats, qui ont fait trois morts et 264 blessés près de ligne d'arrivée du marathon.

Il avait également effacé certaines pages incitant à la violence.

L'acte d'inculpation ne l'accuse pas d'avoir participé aux attentats ou d'avoir été au courant de leur préparation.

Mais il accuse Matanov d'avoir menti au FBI, affirmant notamment qu'il n'avait pas suivi les informations télévisées identifiant les frères Tsarnaev. Il avait minimisé leurs liens d'amitié, et caché qu'il avait rencontré deux fois Tamerlan après les attentats, dînant également avec les deux frères le 15 avril au soir, et rendant ensuite visite à Tamerlan chez lui, selon l'acte d'accusation. Il avait également cherché à les joindre à plusieurs reprises après les attentats, parlant au moins trois fois à Tamerlan, tué dans un échange de coups de feu avec la police dans la nuit du 18 au 19 avril.

Quatre chefs d'accusation ont été retenus contre lui: destruction et falsification de documents dans une enquête fédérale, passible de 20 ans de prison, et trois chefs de déclarations fausses ou fictives dans une enquête terroriste, chacun passible de 8 ans de détention, avec une amende maximale de 250 000 dollars.