Bravant un froid glacial, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mercredi à New York et Washington pour dénoncer l'attentat contre Charlie Hebdo et défendre la liberté de la presse.

À Washington, parmi les quelques 300 manifestants se trouvait Christine Lagarde, la patronne du FMI, venue pour montrer sa solidarité avec (ses) compatriotes et sa sympathie pour les victimes».

«On est encore tous sous le choc», a-t-elle confié, évoquant ces «caricaturistes qui ont accompagné notre quotidien pendant des années. Moi, j'ai été caricaturée par Cabu et j'en ai souri à l'époque».

Cet attentat est «à la fois le symbole de l'attaque faite au coeur de Paris et la remise en cause de la liberté d'expression», a-t-elle ajouté.

La manifestation devant le Newseum, musée consacré à la presse dans la capitale américaine, avait été organisée par un Français expatrié, Olivier Roumy, qui a «vécu les attentats du 11-Septembre aux États-Unis, aujourd'hui nous avons vécu le 11-Septembre français», a-t-il dit à l'AFP.

Avant que les noms des victimes ne soient lus, Nihad Awad, directeur exécutif du Conseil des relations américano-islamiques, a affirmé que, juifs, chrétiens ou musulmans, «(étaient) tous unis contre la tyrannie».

A New York, en dépit d'une température ressentie de -20 degrés Celsius, plusieurs centaines de personnes, en très grande majorité des Français, ont chanté la Marseillaise avant de scander «Charlie, Charlie» sur la place Union Square.

L'ambassadeur de France à l'ONU François Delattre et le consul de France à New York Bertrand Lortholary étaient présents.

«Comment ne pas pleurer», a déclaré en larmes Pacale Padiou, une Française venue avec son fils de 16 ans et son mari. «On n'a plus le droit de s'exprimer? On va se faire abattre?»

«Je suis journaliste, je suis la génération Charlie, nous sommes tous Charlie», a expliqué Mylène Massé, 28 ans bouleversée. «C'est affreux. Mais ils n'ont pas réussi. Ils ont mis toute la France debout».

«Je ne croyais pas qu'en un mois, j'allais manifester pour la vie des noirs (après l'affaire Garner à New York ndlr) et maintenant pour Charlie», a commenté de son côté Caroline Mezière qui travaille dans la finance. «Même loin on est Français, on est fiers de Charlie».