Un Belge d'une trentaine d'années a été inculpé vendredi «d'assassinats terroristes et de participation aux activités d'un groupe terroriste» dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris, a indiqué le parquet fédéral belge.

«Le nommé Zakaria J., né en 1986, de nationalité belge, qui avait été interpellé le 20 janvier chaussée de Gand (à Molenbeek) a été placé sous mandat d'arrêt (en détention provisoire, NDLR) par le juge d'instruction», a précisé le parquet dans un communiqué. Il s'agit du 11e homme inculpé en Belgique dans le cadre de l'enquête sur les tueries du 13 novembre.

Zakaria J. serait un proche d'Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats de Paris, selon les médias belges. Le parquet n'a ni confirmé ni démenti cette information.

Par ailleurs, la justice belge a décidé vendredi de libérer Ayoub Bazarouj, dixième homme inculpé dans le volet belge de l'enquête sur les attentats de Paris du 13 novembre, qui reste toutefois poursuivi, a indiqué le parquet fédéral à Bruxelles.

Ayoub Bazarouj, un Belge de 22 ans, avait été interpellé le 30 décembre dans la commune bruxelloise de Molenbeek et sa détention provisoire prolongée d'un mois le 5 janvier.

La chambre des mises en accusation de Bruxelles, une juridiction d'instruction devant laquelle il avait fait appel, a décidé la levée de sa détention provisoire, a indiqué à l'AFP un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Der Sypt.

Le jeune homme, dont deux frères et une soeur radicalisés sont partis en Syrie, demeure inculpé d'«assassinats terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste», selon la même source.

«En ce qui concerne le premier chef d'inculpation - les assassinats terroristes -, il semble qu'on n'a pas grand-chose. Mais ce n'est pas au parquet de décider pour quoi il sera finalement poursuivi, ça sera réglé en fin de procédure», a expliqué M. Van Der Sypt.

Trois jours après les attentats, le domicile de la famille Bazarouj, située rue Delaunoy à Molenbeek, avait fait l'objet d'une spectaculaire opération de la police.

Les enquêteurs belges pensaient, à tort, que Salah Abdeslam, suspect clé toujours introuvable, s'était réfugié dans cette commune d'où sont originaires nombre de djihadistes, après avoir convoyé les kamikazes du Stade de France.

Ayoub Bazarouj avait été arrêté fin décembre après avoir fait allusion à Salah Abdeslam lors de conversations téléphoniques, mais il s'agissait de simples «plaisanteries», selon son avocat, Yannick De Vlamynck.

 

Enfin, Mustafa E., un Marocain né en 1981 interpellé pour sa part jeudi matin, également à Molenbeek, a été remis en liberté jeudi soir, sans faire l'objet de poursuite, a confirmé le parquet fédéral.

L'enquête menée en Belgique a permis de démanteler une partie du réseau qui a aidé l'un des participants présumés aux attentats, Salah Abdeslam, à rentrer en Belgique puis à disparaître. Elle a aussi permis de découvrir trois caches ayant servi à préparer les attaques.

Depuis les attentats du 13 novembre, dix hommes ont été inculpés en Belgique. Après la libération d'Ayoub Bazarouj, huit d'entre eux sont encore incarcérés.