José Henriquez, considéré comme le leader spirituel des mineurs rescapés du Chili, est le premier des «33» à être retourné samedi à la mine San José, trois jours après leur sauvetage spectaculaire qui a mis fin à un calvaire de plus de deux mois sous terre.

Cet homme de 55 ans, marié et père de deux filles, s'est rendu sur le site avec sa famille pour découvrir le «camp Espoir», où parents et amis ont attendu dès le mois d'août le sauvetage des «33», et récupérer une partie de ses affaires restées dans son casier.

«Il a souhaité être ici pour ressentir de plus près ce que nous avons vécu ici et pour être en paix, tranquille, et remercier Dieu», a déclaré son frère Gaston Henriquez à Radio Cooperativa.

Selon lui, la visite a suscité une certaine «nostalgie». «Nous avons vécu ici de l'angoisse et de la joie. C'est un moment très fort, très émouvant, après tout ce que nous avons vécu», a-t-il ajouté.

«Je souhaite retrouver ma vie normale», a déclaré José Henriquez depuis la mine.

«Je souhaite me reposer quelques mois et ensuite revenir parce que mon chef m'a dit qu'il avait encore du travail pour moi (...) Mon père a été mineur plus de 40 ans et nous continuons à faire la même chose. Je crois que vais devoir continuer là-dedans, je ne sais pas jusqu'à quand», a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs rejeté le terme de «guide spirituel» des «33».

«Nous nous sommes organisés et comme ils ont su que j'étais chrétien, j'ai été chargé d'organiser les prières avec tous mes camarades. Mais je suis un simple travailleur et je ne suis pas à l'aise avec ce terme de guide spirituel», dit-il.

Les mineurs, bloqués à plus de 600 m de profondeur à la suite d'un éboulement survenu le 5 août, sont remontés à la surface mercredi au terme d'un sauvetage spectaculaire qui a captivé le monde entier et sont devenus des héros nationaux.