Le ministre australien de l'Immigration a défendu la politique extrêmement dure menée par son pays envers les demandeurs d'asile face aux critiques du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU et en particulier celles émanant de pays comme la Corée du Nord.

Le bilan de l'Australie en matière des droits de l'Homme vient d'être évalué à Genève par le Conseil selon le processus dit «d'examen périodique universel» au cours duquel les États membres des Nations unies peuvent émettre leur opinion.

Une bonne partie de la centaine de pays ayant participé ont critiqué la politique australienne: les bateaux de demandeurs d'asile sont refoulés en haute mer et ceux qui parviennent malgré tout à gagner les rives du continent sont placés dans des camps sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée, sur l'île de Nauru, dans le Pacifique et sur l'île Christmas, dans l'océan Indien.

«Nous avons été critiqués, je l'ai noté, par le Bangladesh, par l'Iran et par la Corée du Nord», a déclaré Peter Dutton mardi soir au groupe de médias Australian Broadcasting Corporation.

«Franchement, je crois que le processus des Nations unies se déprécie si on a des pays comme la Corée du Nord qui tentent de nous faire la leçon sur les droits de l'Homme».

Canberra dit que sa politique, en oeuvre depuis 2013, dissuade les passeurs et a permis de sauver des vies en évitant que les migrants ne risquent leur vie en tentant de gagner l'Australie sur des embarcations de fortune.

Les pays de l'Union européenne «n'ont de toute évidence pas réussi à faire face à l'effondrement de leurs points de passage frontaliers» contrairement à l'Australie qui a sécurisé ses frontières, a-t-il encore assuré.

«Les dividendes de notre politique, c'est que nous proposons davantage de places permanentes de demandeurs d'asile», a ajouté le ministre, à référence à 12 000 visas supplémentaires proposés par Canberra aux réfugiés en provenance de Syrie.

L'Australie cherche à obtenir un siège au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour la période 2018-2020.