Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a annoncé vendredi vouloir fermer à terme la frontière entre la Croatie et son pays aux milliers de migrants qui la franchissent quotidiennement pour se rendre dans l'ouest de l'Europe.

«Le flux des migrants ne va pas faiblir (...) nous voulons empêcher que les gens passent», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Vienne.

La Hongrie, qui a érigé une clôture de 175 km le long de sa frontière serbe, a rendu celle-ci étanche aux migrants le 15 septembre, et a commencé à également clôturer les 41 km de sa frontière verte - non bordée par la (rivière) Drave - avec la Croatie.

«La mise en place d'une protection de la frontière avec la Serbie a rempli nos objectifs. Il est de notre devoir d'en faire autant à la frontière avec la Croatie», a-t-il souligné.

M. Orban, qui s'exprimait à l'issue d'une entrevue avec le chancelier autrichien Werner Faymann, a toutefois précisé qu'il entendait disposer de l'appui d'un maximum de partenaires internationaux avant de mettre en oeuvre cette mesure.

«L'expérience avec la frontière serbe montre que nous devons obtenir des soutiens avant de fermer la frontière», a-t-il reconnu.

M. Orban a précisé vouloir rencontrer le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à New York la semaine prochaine, et se rendre «dans d'autres pays également», sans plus de précisions.

La fermeture de la frontière serbe avait été vivement critiquée par plusieurs pays, et les images montrant des centaines de migrants bloqués par la clôture de barbelés avaient fait le tour du monde.

Le dirigeant hongrois a souligné n'avoir «pas de meilleure solution» tant que les migrants n'étaient pas empêchés de pénétrer en Europe au niveau de la frontière turco-grecque.

Il s'était rendu mercredi en Bavière, où il avait recueilli le soutien de dirigeants de la CSU, l'allié bavarois de la chancelière allemande Angela Merkel.

Concernant le début, jeudi, du déploiement de barbelés à la frontière entre la Hongrie et la Slovénie, une initiative inédite entre deux pays de l'espace Schengen, M. Orban a assuré qu'il s'agissait d'un «dispositif mobile» qui pourrait être démonté «en une journée environ», et qu'il ne contrevenait ainsi pas, selon lui, aux dispositions Schengen.

Plus de 250 000 migrants ont transité par la Hongrie depuis le début de l'année, avant - dans leur quasi-totalité - de poursuivre leur route vers l'ouest de l'Europe.