Pour la première journée de sa visite en France, le premier ministre Philippe Couillard a été reçu avec les plus grands honneurs. Il a rencontré notamment le président François Hollande, qui lui a promis que le Québec aurait une voix à la conférence des Nations unies sur le climat, qui rassemblera les pays du monde entier en décembre à Paris. Résumé de la journée en six thèmes.

CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Bien qu'il fasse partie de la délégation canadienne lors des sommets internationaux, le Québec, souvent en porte-à-faux avec la position d'Ottawa dans le dossier, pourra faire valoir sa position dans le débat sur les changements climatiques, a dit le président français. «Je veillerai à ce que le Québec puisse être non seulement présent, mais puisse s'exprimer», a assuré M. Hollande, louangeant la politique «avant-gardiste» de la province dans la lutte contre les changements climatiques. «Tout ce que dira le Québec ira dans le sens des intérêts de la France et du monde», a-t-il ajouté.

DROITS DE SCOLARITÉ

Le président français a dit «comprendre» la décision controversée du gouvernement québécois, le mois dernier, de revoir à la hausse les droits de scolarité des étudiants français au Québec. «Bien sûr que j'aurais préféré que nous en restions à l'accord de 1978 [qui permettait aux Français de payer les mêmes droits que les Québécois]. Mais je peux comprendre aussi qu'il y ait des contraintes budgétaires. Ce qui m'a paru nécessaire, c'est de protéger les étudiants déjà inscrits», a dit M. Hollande. Philippe Couillard a quant à lui ajouté que le statut des étudiants français demeurait «unique».

SOLIDARITÉ

Loin de reprocher au premier ministre Couillard l'absence de représentants du Québec lors de la grande marche du 11 janvier, qui a réuni des dignitaires du monde entier, le président Hollande a tenu à souligner le soutien des Québécois à la suite des attaques meurtrières de janvier. «Il y a eu de puissantes manifestations au Québec pour marquer la solidarité des Québécois à l'égard de la France, a dit François Hollande. C'était les plus importantes manifestations organisées dans un pays extérieur au nôtre. Ça ne pouvait venir que du Québec. J'en ai été très ému.»

TERRORISME

Le président et le premier ministre ont réitéré leur intention de coopérer afin d'améliorer les dispositifs de sécurité et la lutte contre le terrorisme. «Nous avons le même objectif, qui est de lutter contre la radicalisation, les embrigadements, le terrorisme», a souligné François Hollande. «Cette mouvance terroriste djihadiste, c'est une menace mortelle pour notre démocratie, a rétorqué Philippe Couillard, soulignant qu'il faut agir, non seulement sur le plan de la sécurité, mais également «en amont dans les communautés».

FANFARE

C'est au son de la fanfare de la Garde républicaine que Philippe Couillard a entrepris son séjour français, en matinée. Reçu avec les plus grands honneurs, réservés aux chefs d'État, le premier ministre du Québec s'est rendu, à sa sortie de l'avion, à l'hôtel des Invalides, pour une cérémonie protocolaire où il a passé en revue la garde présidentielle et présenté les membres de la délégation qui l'accompagne à la secrétaire d'État au Développement et à la Francophonie, Annick Girardin.

ASSEMBLÉE NATIONALE

En fin de journée, le premier ministre Couillard s'est rendu à l'Assemblée nationale française pour rencontrer son président, Claude Bartolone. Il a par la suite participé à une cérémonie de remise de l'Ordre national du Québec, qui se déroulait à la résidence du délégué général du Québec à Paris.