Les républicains se présentent comme des antipoliticiens cet automne.

Le dévoilement de leur programme électoral, hier, a donné le ton: pas de cravate, pas de discours au Congrès, pas de grands projets. Les promesses: réduire les impôts et mettre fin au stimulus injecté dans l'économie pour favoriser la reprise.

«Comme je l'ai répété au cours des 20 derniers mois, les républicains, nous avons commis notre part d'erreurs lorsque nous avions les commandes du Congrès», a dit le représentant John Boehner.

Mais les bons coups ont été plus nombreux récemment, a-t-il ajouté. «Nous nous sommes opposés au stimulus à deux reprises, nous avons voté contre le budget à deux reprises, nous avons voté contre la réforme de l'assurance maladie. Nous sommes déterminés à respecter notre promesse pour l'Amérique.»

Pour présenter leur programme baptisé «Pledge to America» (promesse pour l'Amérique), M. Boehner et une douzaine de ses collègues se sont rendus dans un entrepôt de matériaux de construction. Un choix qui montre que l'Amérique doit se mettre au travail... et que les républicains comptent miser sur la vague anti-establishment qui anime la droite américaine, stimulée par le Tea Party.

Baisses d'impôt

Dans leur programme, les républicains promettent de rendre permanentes les baisses d'impôt pour les riches implantées sous George W. Bush. Ils veulent aussi mettre fin aux dépenses du stimulus économique, responsable d'un déficit record. Le programme ne parle pas de boucler le budget, un thème que les républicains ont souvent abordé au cours des derniers mois.

L'exercice rappelle le «Contract with America» présenté en 1994 par Newt Gingrich.

La sortie des leaders républicains a provoqué des réactions diverses dans les rangs de la droite, hier.

Le magazine National Review a applaudi l'initiative, qui arrive en réponse à un «manque de leadership» à Washington.

L'influent auteur et blogueur Erick Erickson a toutefois dit que le document propose des idées peu audacieuses, qui ne font rien pour placer les États-Unis sur la voie de l'équilibre fiscal.

«Cela prouve que le Parti républicain est davantage intéressé à prendre le pouvoir qu'à promouvoir des politiques bonnes pour le long terme. Les manquements au document montrent que le parti n'a pas appris grand-chose depuis 2006», écrit-il.

John Boehner et le Parti républicain ont besoin de remporter 39 sièges à la Chambre des représentants pour diriger la Chambre basse du Sénat aux élections de mi-mandat, le 2 novembre. La plupart des analystes estiment que le parti a de bonnes chances d'y parvenir.