Les convocations judiciaires s'accumulent pour l'ex-présidente argentine Cristina Kirchner, citée à comparaître mardi à Buenos Aires, cette fois dans une affaire de blanchiment d'argent.

La veille l'ex-présidente - au pouvoir de 2007 à 2015 - avait été inculpée dans le cadre du scandale dit des «Cahiers de la corruption». Dans ce dossier, elle est soupçonnée avec son mari Nestor Kirchner (qui l'avait précédée à la présidence de 2003 à 2007, et décédé en 2010) d'avoir été à la tête d'un système de corruption portant sur 160 millions de dollars de pots-de-vin versés par des patrons du BTP à des hauts fonctionnaires, ou directement au couple Kirchner.

Cristina Kirchner, sénatrice et protégée à ce titre par une immunité parlementaire, s'est rendue au tribunal et a remis mardi une déclaration écrite au juge Sebastian Casanello, qui l'avait convoquée.

Elle y rejette toutes les accusations portées contre elle dans le cadre de l'affaire connue en Argentine comme «La route de l'argent K», qui enquête sur des mouvements de fonds suspects portant sur 60 millions de dollars entre l'Argentine et plusieurs pays, entre 2010 et 2013. «Non seulement j'ignore tout de ces manoeuvres présumées, mais il n'y a aucun élément de preuve qui me lie à cette affaire», assure Mme Kirchner.

Le dossier qu'instruit le juge Casanello a comme suspect central Lazaro Baez, un ancien employé de banque devenu riche homme d'affaires en remportant nombre de marchés publics dans la province de Santa Cruz, en Patagonie, fief du couple Kirchner.

«Jamais je n'ai obtenu de l'argent de manière illicite», a déclaré au juge Mme Kirchner, avocate de formation, mise en cause dans sept procédures judiciaires, la plupart pour corruption.

Elle a elle-même ironisé mardi sur Twitter sur cette huitième convocation judiciaire depuis décembre 2015, date du début de la présidence à Mauricio Macri, un homme d'affaires et ancien président du club de football de Boca Juniors, qui lui a succédé.

Aujourd'hui opposante numéro 1 du président de centre-droit, Cristina Kirchner estime que la justice, aux ordres du pouvoir, cherche à l'écarter de la scène politique, où elle conserve un capital électoral d'environ 30%, insuffisant cependant pour espérer reprendre le pouvoir.