Le gouvernement nicaraguayen a expulsé du pays la mission des Nations unies sur les droits de l'homme, a annoncé vendredi le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (CENIDH).

Cette décision intervient quelques jours après la publication par le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme d'un rapport dénonçant «l'usage disproportionné de la force» du gouvernement lors des manifestations qui ont fait plus de 300 morts et 2000 blessés depuis la mi-avril.

Il n'a pas été possible de confirmer dans l'immédiat cette information auprès des membres de la mission de l'ONU.

Cette expulsion «reflète l'intention d'une personne qui se sent complètement perdue et qui ne peut plus dissimuler ni sa responsabilité, ni la vérité», a déclaré la présidente du CENIDH Vilma Nuñez, en référence au président nicaraguayen de gauche Daniel Ortega.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, dans un rapport publié mercredi à Genève, a dénoncé «l'usage disproportionné de la force, qui se traduit parfois par des exécutions extrajudiciaires; des disparitions forcées; des détentions arbitraires généralisées; la torture et les mauvais traitements».

Selon le Haut-Commissariat, entre le 18 avril, date du début des manifestations contre le gouvernement Ortega et le 18 août, au moins 300 personnes ont été accusées «de terrorisme et de crime organisé» après avoir participé à des manifestations.

Daniel Ortega a réfuté ce rapport, qualifiant le Haut-Commissariat d'«instrument de politiques de terreur, de mensonge et d'infamie».