Des milliers de personnes manifestaient mercredi dans tout le Venezuela à l'appel de l'opposition pour exiger des autorités électorales qu'elles accélèrent le processus vers un référendum afin de révoquer le président socialiste Nicolas Maduro.

La coalition d'opposition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, majoritaire au Parlement, avait appelé ses partisans à se mobiliser face aux bureaux du Conseil national électoral (CNE) dans chaque région.

À Caracas, entouré de sympathisants, le président de l'Assemblée nationale Henry Ramos Allup a expliqué que la mobilisation visait à «faire respecter sans délai la volonté populaire».

Le CNE, considéré comme étant proche du gouvernement, procède actuellement à la vérification des près de deux millions de signatures remises par l'opposition en faveur de ce référendum. Il est accusé par le camp opposé à M. Maduro de retarder le processus.

«C'est une mobilisation pacifique, constitutionnelle, démocratique pour solliciter le référendum révocatoire. Nous demandons une réponse du CNE», a affirmé l'un des chefs de l'opposition, Henrique Capriles, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2013.

Le CNE avait jusqu'à lundi pour compter les signatures déposées par la MUD (1,8 million selon cette dernière) et constater officiellement que leur nombre dépasse le minimum requis de 200 000 (1 % de l'électorat).

Cet organisme doit ensuite appeler les signataires à valider leur choix en personne, en apposant leur empreinte digitale, sur une période de cinq jours.

Le gouvernement avait dénoncé lundi l'existence de «fraudes» sur la liste des signatures, estimant par ailleurs que le référendum ne pourrait pas se dérouler cette année. Il a aussi prévenu qu'il demanderait au CNE d'arrêter le processus si des actes de violence ou de désordre survenaient.

Il a appelé ses partisans à défiler mercredi après-midi, cette fois contre une loi sur le logement votée au Parlement.

Pour arriver jusqu'au référendum, l'opposition devra d'abord réunir quatre millions de signatures en trois jours. Puis, au référendum, elle devra obtenir plus de voix que Nicolas Maduro à l'élection présidentielle de 2013 (7,5 millions) afin de l'écarter du pouvoir.