Après le Québec et l'Ontario, Lev Tahor fuit maintenant son village du Guatemala, où la secte ultra-orthodoxe s'est installée progressivement depuis le printemps dernier.

Ce sont, cette fois, des problèmes de voisinage qui sont à l'origine de cette nouvelle fuite. Selon l'agence Reuters, le groupe a quitté le village de San Juan La Laguna à 150 km de la capitale Guatemala City, hier après avoir été menacé. Le conseil du village l'a intimé de quitter les lieux sans quoi l'accès à l'eau et à l'électricité serait coupé et les familles seraient expulsées de force, selon ce qu'a confié un des leaders du groupe, Uriel Goldman, à Reuters. M. Goldman n'a pas rappelé La Presse.

L'agence de presse cite un voisin membre du conseil du village qui affirme que les villageois se sentaient intimidés par les membres de la secte. Selon Miguel Vasquez Cholotio, les membres de Lev Tahor refusaient tout contact avec la communauté.

L'histoire se répète pour la secte, même si cette fois, les services sociaux ne sont pas intervenus dans ce conflit.

En novembre dernier, les quelque 200 membres de la secte ont d'abord fui leur domicile de Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides. La Direction de la protection de la jeunesse suspectait des cas de maltraitance et de négligence. La Cour du Québec avait finalement ordonné le placement de 14 enfants en famille d'accueil.

Le groupe s'était alors réfugié à Chatham-Kent en Ontario. Mais en février, un juge ontarien a, à son tour, confirmé la décision des tribunaux québécois, assortie d'un délai de 30 jours pour faire appel. La décision a plus tard été cassée en Cour supérieure, mais entre-temps quelques membres avaient fui au Guatemala. Il semble que plusieurs autres les aient rejoints depuis. Deux enfants demeurent toutefois sous la protection des services sociaux de Chatham-Kent.

Selon Reuters, le groupe souhaite s'installer dans un autre village au Guatemala.