Des partisans de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide ont bloqué la rue devant sa demeure, jeudi, craignant qu'il puisse être arrêté pour ne pas avoir respecté une assignation à témoigner dans une affaire de blanchiment d'argent.

Environ 150 personnes ont établi des barrages de roches et de pneus incendiés sur la rue généralement achalandée devant la maison d'Aristide à Port-au-Prince.

Des Casques bleus des Nations unies ont dispersé les manifestants, faisant usage de gaz lacrymogènes et de véhicules blindés pour dégager la voie.

Plus tôt jeudi, certains manifestants avaient attaqué un véhicule des Nations unies avec des pierres, et ses occupants avaient dû trouver refuge dans une maison à proximité avant l'arrivée de renforts.

Mario Joseph, un des avocats de M. Aristide, a soutenu que l'assignation à témoigner n'avait pas été remise en bonne et due forme à l'ancien président, et qu'il ne pouvait pas être arrêté dans cette affaire.

Le juge d'instruction Lamarre Belizaire a émis l'assignation ordonnant à Jean-Bertrand Aristide à se présenter en cour mercredi. Une copie obtenue par l'Associated Press indique que l'affaire concerne des allégations de blanchiment de revenus du commerce de la drogue, mais sans donner plus de détails.

L'avocat s'est présenté au tribunal au moment prévu après avoir vu des reportages de médias sur l'audience, et a amené une lettre expliquant pourquoi l'assignation n'était pas conforme.

Le juge lui-même ne s'est pas présenté à l'audience, et n'a pu être joint pour commenter. Selon la loi haïtienne, le juge pourrait émettre une ordonnance requérant à la police de mettre Jean-Bertrand Aristide en détention pour être interrogé, mais on ignorait si cela avait été fait.

Jean-Bertrand Aristide avait été écarté du pouvoir en février 2004, au coeur d'une rébellion violente ayant provoqué le déploiement de Casques bleus des Nations unies qui se trouvent en Haïti depuis ce temps.