Les secouristes ont découvert samedi sept nouveaux corps après l'effondrement d'une mine d'or illégale en Colombie, portant le bilan à dix morts et six disparus.

«Aujourd'hui nous avons découvert sept corps. Ils appartiennent à quatre hommes et trois femmes. Il nous faut encore récupérer six disparus», a indiqué à l'AFP Juan Sandoval, directeur de la Défense civile du département du Cauca (ouest) où s'est produite la catastrophe.

Les corps ont été découverts dans la zone où les secouristes espèrent trouver d'autres disparus. «Tous les corps étaient très près les uns des autres», a précisé Juan Sandoval, ajoutant que «beaucoup» de victimes avaient été découvertes avec leurs pelles, instruments de travail dans la mine illégale.

Le bilan de l'effondrement de la mine passe ainsi à 10 morts, trois premiers corps ayant été découverts peu après l'éboulement qui s'est produit mercredi soir dans la localité rurale de Santander de Quilichao.

L'infiltration d'eau dans la zone, située à proximité d'une rivière, a rendu difficiles les recherches en début de journée samedi.

Les autorités espèrent une accélération du processus de secours. Les derniers corps «ont été récupérés rapidement et j'espère donner un rapport positif dans la nuit», a affirmé le commandant des pompiers du Cauca Victor Claros.

Pendant ce temps, les secouristes, aidés par des chiens, continuent les recherches à la main pour ne pas endommager les corps, qui se trouvent dans un état avancé de décomposition. «Il faut faire très attention pour éviter que les corps soient mutilés», a souligné le lieutenant-colonel Alberto Gómez Reina, commandant du bataillon de prévention des accidents de l'armée.

«Dans la boue, nous pensions qu'il s'agissait de deux personnes mais nous avons vu qu'il s'agissait d'une seule victime», de sexe féminin, a-t-il expliqué à l'AFP au sujet du premier corps récupéré samedi.

L'identité des corps découverts samedi n'a pas encore été rendue publique.

Jesus Ovidio Carabali, 60 ans, a cinq neveux pris au piège sous la terre. «Je leur avais dit de ne pas se mettre là-dedans. Au moins, maintenant, on commence à les retrouver», a-t-il confié à l'AFP, résigné.

Des centaines de personnes, proches et collègues des victimes, mais aussi journalistes et simples curieux, étaient rassemblées samedi dans l'attente anxieuse de la découverte de nouveaux corps. Les secouristes ont distribué des masques blancs pour supporter l'odeur de décomposition.

Une fois les opérations de secours terminées, la mine illégale devrait être fermée. «Elle n'a pas d'autorisation, et sa fermeture incombe aux autorités locales et régionales», a déclaré à l'AFP César Díaz, vice-ministre des Mines et de l'Énergie.

Un récent rapport de l'Agence nationale des mines a recensé, de janvier à septembre 2013, 66 accidents liés à cette activité minière illégale, ayant fait 71 morts et 51 blessés.

On compte 14 357 sites de production minière en Colombie, dont 56% sont en activité sans licence d'exploitation.

L'activité minière représentait 2,3% du PIB colombien en 2012, selon l'institut national des statistiques.