Le président colombien Juan Manuel Santos s'est déclaré disposé à l'envoi d'une commission parlementaire à la table de négociations avec la guérilla des Farc, afin de défendre l'idée d'un référendum pour valider un éventuel accord de paix.

Les discussions entre les représentants du gouvernement et des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui se déroulent depuis novembre à Cuba afin de mettre un terme à un conflit de près d'un demi-siècle, ont buté sur la question d'une consultation populaire, une idée condamnée par la rébellion marxiste au motif qu'elle n'avait pas été débattue.

«Je ne suis, par principe, pas opposé à l'envoi d'une commission», a déclaré M. Santos, lors d'une allocution au palais présidentiel, admettant que sa proposition de référendum avait soulevé «des interrogations».

Le chef de l'État, qui a récemment appelé à accélérer le processus de paix, s'est dit favorable à «tout ce qui permet en ce moment de clarifier la situation et prendre des décisions importantes».

La guérilla des Farc, qui préfère la convocation d'une Assemblée constituante à un référendum, avait auparavant appelé, depuis La Havane, à l'envoi d'une commission parlementaire, afin de lui faire part de son point de vue.

Le Congrès colombien étudie actuellement un projet de loi, défendu par le président Santos, prévoyant qu'un éventuel référendum puisse coïncider avec l'organisation des élections législatives et présidentielles, prévues l'an prochain.

Pour le dirigeant de centre-droit, probable candidat à sa réélection, ce projet constitue une «garantie» permettant le cas échéant d'organiser une consultation populaire pour approuver ou non un éventuel accord de paix avec la guérilla, qui compte encore selon les autorités quelque 8000 combattants.