Plusieurs centaines de personnes ont à nouveau manifesté dimanche à Port-au-Prince sans incident contre le président haïtien Michel Martelly dont ils continuent de réclamer la démission, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Martelly est en train de gaspiller les maigres ressources de l'État en s'achetant des véhicules de luxe et dans des voyages à l'étranger qui ne rapportent rien au pays», a déclaré Edner Rosier, un des organisateurs de la manifestation.

Le président Martelly, un ancien chanteur populaire, arrivé au pouvoir en 2011 fait face depuis un mois à un mouvement de contestation sur fond de hausse des prix des produits alimentaires.

Il se trouvait dimanche à Kinshasa pour participer au sommet de la Francophonie. Il devait retourner lundi en Haïti.

Les manifestants, en majorité de jeunes issus des quartiers pauvres de la capitale haïtienne, se sont dispersés sur la place du Champ de mars proche du palais présidentiel en ruines depuis le séisme de 2010, où un dispositif de police a été mis en place.

«Les organisations populaires vont se réunir avec les autres forces politiques afin de mobiliser l'ensemble du pays contre ce régime de corrompus soutenu par quelques membres de la communauté internationale», a lancé Yves Pierre-Louis accusant certains diplomates étrangers d'ingérence dans les affaires haïtiennes.

À l'initiative de l'opposition, des rassemblements antigouvernementaux sont prévus dans plusieurs villes d'Haïti la semaine prochaine pour dénoncer également la cherté de la vie et réclamer des dédommagements pour les victimes de l'épidémie de choléra qui a frappé Haïti, causant plus de 7000 morts depuis 2010.

«Nous appelons à une grande mobilisation le 19 octobre contre l'occupation et la vie chère», lit-on dans un tract distribué aux manifestants.