Un journaliste a été assassiné mercredi dans le sud du Pérou, où il avait dénoncé des affaires locales de corruption, deuxième journaliste tué en deux semaines dans le pays andin dans des circonstances similaires, selon des sources policières et professionnelles jeudi.

Jose Oquendo Reyes, 48 ans, qui animait une émission de radio-télévision locale à Chincha, à 300 km au sud de Lima, a été atteint de plusieurs balles à bout portant, tirées par des inconnus circulant en moto qui l'ont abordé quand il rentrait à son domicile.

La police de Chincha a indiqué avoir arrêté un suspect.

Oqueno Reyes avait dénoncé plusieurs cas de corruption dans la région de Chincha, mettant notamment cause le maire local, Lucio Juarez Ochoa, selon des collègues interrogés par l'Institut Presse et Société (IPYS), un institut latino-américain de défense de la presse.

La semaine dernière, un journaliste de la région de Casma, animateur sur une télévision locale, et qui avait lui aussi révélé des cas de corruption présumée au sein des autorités locales, avait été tué d'une balle à bout portant par un homme masqué, en moto.

Pedro Alonso Flores Silva avait auparavant reçu plusieurs menaces de mort, selon son épouse.

Un autre journaliste avait été tué par balle en mai à Viru, dans le nord.

L'IPYS a condamné ces trois assassinats de journalistes et appelé les autorités à faire toute la lumière sur les meurtres.

L'organisation Reporters sans Frontières a demandé début septembre au gouvernement péruvien d'apporter «des garanties contre l'impunité» de ces crimes et «pour le droit à l'information.

La Société Interaméricaine de Presse, qui regroupe 1200 médias du continent, a appelé à la mise en place d'une cellule multimédia pour suivre les révélations de corruption des reporters abattus.