Le président du Costa Rica, Oscar Arias, qui fut médiateur dans la crise provoquée par le coup d'Etat du 28 juin au Honduras, a déclaré vendredi qu'il reconnaîtrait le résultat des élections de dimanche dans le pays d'Amérique centrale.

«Pourquoi devrions-nous les punir (...) en ne reconnaissant pas le nouveau gouvernement, en l'isolant, en supprimant la coopération?», a déclaré M. Arias à la chaîne d'information américaine CNN.

Le président du Costa Rica, qui avait tenté d'obtenir la conclusion d'un accord entre le chef de l'Etat déchu du Honduras, Manuel Zelaya, et le chef du gouvernement putschiste, Roberto Micheletti, a aussi appelé à la levée des sanctions internationales si le scrutin se déroule sans problème.

«Au final, le bon sens doit l'emporter et le bons sens veut que, si tout se passe bien normalement» dimanche «la grande majorité des pays du monde doivent reconnaître» le résultat des élections», a ajouté M. Arias, prix Nobel de la paix en 1987 pour son action contre les conflits civils en Amérique centrale.

Le Costa Rica imite ainsi les Etats-Unis, l'un des rares pays à avoir annoncé jusqu'ici qu'ils reconnaîtraient les élections de dimanche, dont Porfirio Lobo, le candidat du Parti National (PN, droite), est le favori.

Les principaux ténors latino-américains, comme le Brésil, l'Argentine ou le Venezuela jugent en revanche le scrutin illégitime en l'absence du retour au pouvoir de M. Zelaya.

Le rétablissement du président déchu dans ses fonctions était l'un des principaux points de l'accord de San José, élaboré par M. Arias, et qui a servi de base à un autre plan de sortie de crise, conclu par les deux parties fin octobre, mais finalement resté lettre morte.

M. Zelaya a dénoncé le fait que les élections soient organisées avant un vote du Congrès sur son éventuel retour au pouvoir, finalement organisé mercredi prochain, et a fustigé la formation d'un gouvernement d'union nationale ne comprenant aucun de ses ministres.

Le président Correa appelle l'UE à ne pas reconnaître l'élection

Le président équatorien Rafael Correa a demandé vendredi à l'Union européenne de ne pas reconnaître l'élection présidentielle qui se déroulera dimanche au Honduras.

«Nous ne reconnaîtrons pas l'élection» organisée par le gouvernement qui a renversé le président du Honduras Manuel Zelaya à l'occasion d'un coup d'Etat militaire, a affirmé M. Correa, qui s'exprimait à Bruxelles au nom de l'Union des nations sud-américaines.

«J'espère que l'Union européenne adoptera la même position que l'Unasur», a ajouté M. Correa, en visite officielle en Belgique.

Mais l'Union européenne préfère attendre le résultat de l'élection avant de se prononcer.

«Je ne peux pas spéculer sur ce que sera la réaction de l'UE après les élections», a dit Christiane Hohmann, porte-parole de la commissaire européenne chargée des Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, interrogée par l'AFP.