Le vice-président colombien Francisco Santos a dénoncé mercredi à Bruxelles «la course aux armements» en Amérique latine, en visant nommément le Brésil et le Venezuela.

«Une course aux armements a lieu en Amérique latine, à laquelle participent surtout le Brésil et le Venezuela, qui sont en train d'investir de manière préoccupante» dans le secteur de la défense, a-t-il déclaré à l'AFP. M. Santos a entamé mercredi une visite de deux jours à Bruxelles centrée sur l'état des droits de l'Homme dans son pays, qu'il a exposé aux représentants des 27 pays de l'Union européenne chargés des questions de défense et sécurité, alors que la Colombie négocie un accord de libéralisation des échanges commerciaux avec l'UE.

«J'ai expliqué aux ambassadeurs la fracture idéologique» qui traverse le continent latino-américain, a-t-il ajouté.

La conclusion cette année d'un accord au nom de leur coopération antidrogue et antiguerrilla entre la Colombie et les États-Unis qui permettrait à l'armée américaine de faire usage de sept bases dans ce pays sud-américain, a provoqué une tension avec ses voisins, en premier lieu avec le Venezuela du président Hugo Chavez, bête noire de Washington.

Le 28 août, lors d'un sommet à Bariloche (Argentine), les 12 pays membres de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) s'étaient accordés pour tenter de mettre en place des mécanismes régionaux de confiance mutuelle. Mais le 16 septembre à Quito, leurs ministres de la Défense et des Affaires étrangères n'ont pu s'entendre, notamment en raison de réserves colombiennes.

Divers syndicats et ONG ont appelé l'UE à ne pas signer d'accord commercial préférentiel avec la Colombie en raison des violations des droits de l'Homme que commettrait le gouvernement de ce pays.

M. Santos, qui s'est également entretenu mercredi avec la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner, s'est néanmoins dit confiant de la conclusion de l'accord commercial UE-Colombie lors de la prochaine série de négociations en novembre à Bogota.