Des pluies diluviennes ont provoqué les pires inondations que le nord du Brésil n'ait connu depuis deux décennies. Quelques 300 000 personnes se retrouvent sans abris et 19 autres sont mortes, selon les autorités locales vendredi.

Les conditions sanitaires sont déplorables, ont estimé les responsables sanitaires locaux, ajoutant qu'elles étaient propices à propager des épidémies, alors que la pluie continuait de tomber vendredi, après deux mois de précipitations ininterrompues. Dix Etats sont concernés, sur les 26 que compte le pays, soit l'équivalent de trois fois la taille de l'Alaska. Des gens, qui ont perdu leurs pauvres maisons en bois ou en brique, ont même trouvé refuge dans des enclos à vaches, où ils s'entassent jusqu'à six, dans des hamacs, sur des matelas et à même le sol. D'autres se sont réfugiés dans des abris de fortune, normalement utilisés pour entreposer des babioles ou des produits bovins lors de la foire annuelle d'août. Ils ont reçu du gouvernement du riz et des haricots. Les porcs, les poulets et les chiens qu'ils ont emmenés avec eux, errent autour de leurs cabanes.

A Belterra, près de 1.000km de Bacabal, dans l'Etat du Maranhao, au nord-est du Brésil, les pluies ont provoqué l'affleurement des cercueils du cimetière, qui se promènent désormais sur la rivière avoisinante, en direction de la forêt amazonienne. C'est justement dans l'Etat du Maranhao que les eaux sont actuellement au plus haut, ont détruit les ponts et empêchent tout accès par l'eau. Les glissements de terrain ont stoppé la progression des camions, venus apporter vivres et fournitures.

Les météorologistes prévoient que les pluies se poursuivront encore plusieurs semaines et que les eaux pourraient atteindre le niveau record de 1953 en juin.

Les habitants doivent aussi faire face à l'invasion d'animaux, parfois aux morsures mortelles: anacondas, serpents à sonnettes, rongeurs, vers, lézards, alligators, que l'on retrouve en plein milieu des villes et des villages et scorpions, qui ont fui en même temps que les habitants.