Hillary Clinton et Bill Clinton ont évoqué au cours des derniers jours la possibilité d'un ticket Clinton-Obama en 2008. Pour le chroniqueur du Daily News Michael Goodwin, c'est le comble du culot (chutzpah en yiddish), un peu comme si les Clinton mettaient en vente une maison dont ils ne sont pas propriétaires. En plus d'être culottée, cette proposition contredit un des arguments de la sénatrice de New York, à savoir que Barack Obama n'est pas prêt à assumer le rôle de président. Or le choix d'un vice-président doit être fait en fonction de ce critère.

Autre argument culotté du camp Clinton, celui des grands États. Hier encore, le gouverneur de la Pennsylvanie Ed Rendell, un supporteur de la sénatrice, faisait valoir que celle-ci avait gagné dans des États représentant 260 votes au sein du Collège électoral contre environ 190 à Barack Obama. Cet argument est boiteux à plus d'un titre mais il contredit également la position de la sénatrice de New York au lendemain de l'élection présidentielle de 2000. Celle-ci s'était en effet prononcée en faveur de l'abolition du Collège électoral, trouvant cette institution archaïque et anti-démocratique. On se souvient qu'Al Gore avait gagné le scrutin populaire mais perdu le vote du Collège électoral. Je cite dans le texte la déclaration de la sénatrice Clinton à l'époque :

"I believe strongly that in a democracy, we should respect the will of the people and to me, that means it's time to do away with the Electoral College and move to the popular election of our president."