Pour la Fédération internationale de crosse, la Confédération iroquoise des Six Nations est une nation membre à part entière, au même titre que les États-Unis et le Canada. Aussi la Confédération iroquoise doit-elle être représentée par son équipe, les Nationals, au championnat du monde de crosse, qui se déroulera en Grande-Bretagne à partir de jeudi.

Mais les Iroquois, qui doivent affronter l'équipe de Grande-Bretagne à Manchester à l'occasion du match d'ouverture du championnat, étaient toujours à New York hier, en raison du refus des autorités britanniques de leur accorder des visas sans avoir obtenu l'assurance écrite du gouvernement américain que les passeports iroquois avec lesquels ils voyagent seront reconnus à leur retour aux États-Unis. Or le département d'État a indiqué hier que la loi fédérale ne permettait pas l'utilisation de documents tribaux à la place du passeport américain lors de voyages à l'extérieur des États-Unis.

Le département a offert aux Nationals des passeports américains, mais ceux-ci les ont refusés, faisant valoir qu'un tel arrangement mettrait en cause la souveraineté iroquoise, sans compter que les joueurs de l'équipe de la Confédération ont déjà voyagé à l'étranger avec leurs passeports iroquois. Une responsable des Nationals a expliqué ainsi ce refus au New York Times, qui a consacré cet article à l'imbroglio :

«C'est comme si les Canadiens, éprouvant des difficultés semblables, se voyaient dire par les États-Unis, voici des passeports américains, vous pouvez partir.»

Cette responsable a également déclaré :

«La crosse est notre sport - nous en sommes les inventeurs. Il y a 60 pays qui le pratiquent. Et nous ne pouvons pas participer à un tournoi qui honore notre sport? Ce qui se passe est quasiment incroyable.»

L'équipe iroquoise de crosse est classée quatrième au monde.

(Photo The New York Times)