«Je ne peux plus le voir, c'est un menteur», a déclaré Nicolas Sarkozy à Barack Obama en parlant de Benjamin Netanyahu lors d'une conversation à huis clos en marge du sommet du G20 à Cannes la semaine dernière.

«Tu en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours», a répondu le président américain, selon le site internet de l'émission @rrêt sur images, qui fait état ici de cette conversation entendue par des journalistes en raison d'une erreur des services de l'Élysée.

Les journalistes sur place s'étaient mis d'accord pour ne pas exploiter ces phrases mais plusieurs d'entre eux ont confirmé leur existence et leur teneur au site français qui les situe dans ce contexte :

Selon nos informations, les deux présidents ont laissé de côté toute retenue à propos du délicat dossier des relations israélo-palestiniennes. Obama a d'abord reproché à Sarkozy de ne pas l'avoir prévenu qu'il allait voter en faveur de l'adhésion de la Palestine à l'Unesco, alors que les États-Unis y étaient fermement opposés. La conversation a ensuite dérivé sur Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien. Sûrs de ne pas être entendus, les deux présidents se sont lâchés. "Je ne peux plus le voir, c'est un menteur", a lancé Sarkozy. "Tu en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours !", a rétorqué Obama, qui a ensuite demandé à Sarkozy d'essayer de convaincre les Palestiniens de mettre la pédale douce sur leur demande d'adhésion à l'ONU.

On n'imagine pas des phrases si franches lancées officiellement, bien sûr. Que s'est-il passé pour qu'elles parviennent jusqu'aux oreilles de l'équipe d'@si ? Selon nos informations, plusieurs journalistes ont pu entendre quelques minutes de la conversation "off" entre les chefs d'Etat, en raison d'une erreur des services de l'Elysée. Pendant que les présidents discutaient, les journalistes se sont vus remettre les boîtiers qui devaient permettre la traduction de leurs propos, une fois qu'ils seraient prêts à répondre à la presse. Une voix bien attentionnée a cru bon de préciser que les casques n'étaient pas distribués, parce qu'ils auraient permis de suivre la conversation à huis-clos en train de se dérouler !

Ni une ni deux, une demi-douzaine de journalistes ont empoigné leurs oreillettes de téléphones portables ou leurs casques pour les brancher sur les boitiers. "Le temps que les services de l'Elysée s'en rendent compte, il a bien dû se dérouler trois minutes", raconte un journaliste présent, mais qui n'a pas eu le temps de bénéficier de ce coup de chance.