Dans un éditorial publié hier, l'hebdomadaire conservateur National Review recommande aux républicains de choisir Mitt Romney comme candidat présidentiel plutôt que Newt Gingrich, dont la victoire dans la course à l'investiture du GOP garantirait à son avis la réélection de Barack Obama.

L'éditorial règle en une seule phrase le cas de Ron Paul, qui occupe désormais le troisième rang dans la plupart des sondages (à une bonne distance de Romney et Gingrich dans tous les États, sauf l'Iowa). Cette phrase illustre le mépris de l'establishment républicain à l'égard du représentant texan :

«Le fait que le représentant ait flirté de nouveau avec de viles théories de complot au sujet du 11 septembre est un rappel que les excès du mouvement qu'il incarne participent en fait de son essence.»

La National Review faisait sans doute référence à une déclaration récente de Paul, selon laquelle les attentats du 11 septembre ont semé la «joie» au sein de l'administration Bush.

Conor Friedersdorf de la revue The Atlantic signe aujourd'hui un billet dans lequel il reproche à la National Review de faire passer Paul pour un truther sans même aborder une seule de ses positions en matière de politique intérieure ou étrangère.

Reste que la déclaration de Paul sur la réaction de l'administration Bush aux attentats du 11 septembre démontre un jugement politique pour le moins douteux. Déjà qu'il se met à dos une partie importante de l'électorat républicain en affirmant que certaines politiques américaines ont contribué à ces attaques.

P.S. : Les électeurs républicains d'Iowa sont peut-être en train de faire le même calcul que la National Review, s'il faut se fier aux résultats de ce sondage Rasmussen réalisé en Iowa, où Newt Gingrich a perdu pas moins de 12 points en un mois :

Romney 23

Gingrich 20

Paul 18

Perry 10

Bachmann 9

Santorum 6

Huntsman 5