Pour la première fois depuis le début de la campagne présidentielle, Marco Rubio et Ted Cruz ont cessé de s'attaquer mutuellement pour concentrer leurs tirs sur Donald Trump lors du 10e débat républicain diffusé hier soir sur CNN en direct de Houston.

Mais ce sont les piques répétées et féroces du sénateur de Floride qui ont dominé ce dernier affrontement avant les primaires du Super mardi, qui pourraient ni plus ni moins sceller l'issue de la course à l'investiture républicaine.

Rubio a notamment accusé Trump d'avoir embauché des émigrés clandestins pour construire certains de ses projets, fraudé les étudiants de l'université qui porte son nom et multiplié les faillites. Voici quelques-unes des lignes qu'il avait, de toute évidence, soigneusement préparées.

«S'il construit le mur (entre le Mexique et les États-Unis) de la façon dont il a construit les tours Trump, il utilisera des émigrés illégaux.»

«S'il n'avait pas hérité 200 millions de dollars, il vendrait des montres dans les rues de Manhattan.»

«Concernant les guerres commerciales, je ne comprends pas parce que vos cravates et vos vêtements sont fabriqués au Mexique et en Chine. Vous allez donc commencer une guerre commerciale contre vos propres cravates et vos propres complets.»

Trump n'a visiblement pas aimé être attaqué de la sorte, son visage prenant parfois la couleur d'une tomate bien mûre. À un moment donné, il a donné la réplique à Rubio et à Cruz en traitant le premier de «choke artist» (une allusion à sa performance de robot lors du huitième débat républicain) et le deuxième de «menteur» et de «cas désespéré» (basket case).

Bref, on ne peut pas dire que ce débat où John Kasich et Ben Carson ont fait figure de plantes décoratrices a volé haut. Et malgré une performance vantée par certains commentateurs, dont Chris Cillizza, Rubio a peut-être attendu trop tard pour tenter de ternir ce qui fait la force de Trump, à savoir son image.