L'Australie fait partie des alliés les plus fidèles des États-Unis, entretenant depuis toujours des liens d'amitié avec les Américains. Ces liens ont notamment incité le pays «Down Under» à envoyer des soldats se battre aux côtés des GIs en Corée, au Vietnam, en Afghanistan et en Irak, entre autres.

Mais cette belle amitié a pris une tournure inhabituelle samedi lorsque Donald Trump a raccroché la ligne au nez du premier ministre australien Malcom Turnbull, selon un compte-rendu de l'appel téléphonique publié par le Washington Post. «C'est le pire appel jusqu'à maintenant», a lancé le président américain lors de cette conversation au cours de laquelle il s'est par ailleurs vanté de l'ampleur de sa victoire sur le plan des grands électeurs.

Quelle mouche a piqué Trump? Selon le Post, Trump n'a pas apprécié le rappel par son interlocuteur d'un engagement pris par l'administration Obama auprès de l'Australie. Engagement qui prévoit l'envoi aux États-Unis de la moitié des 2 500 réfugiés qui sont détenus par l'Australie depuis des années sur des îles isolés du Pacifique.

Même si les réfugiés admis devront passer avec succès l'examen rigoureux mis en place par les États-Unis pour les demandes d'asile, Trump a accusé Turbull de vouloir exporter les «prochains poseurs de bombes de Boston».

À noter: certains de ces réfugiés sont originaires de pays faisant partie de la liste de sept pays ciblés par l'administration Trump dans son décret anti-migrants. Cela dit, ce décret prévoit des exceptions permettant aux États-Unis d'honorer des «accords internationaux préexistants» comme celui conclu avec l'Australie.

De toute évidence, Trump n'a pas digéré l'accord conclu entre Obama et Turnbull à l'instigation des Nations unies. Mais était-ce une raison pour être malpoli à l'endroit du premier ministre australien?

Le Post fait allusion à une autre conversation téléphonique dans son article. Celle-ci a eu lieu entre Trump et le président mexicain Enrique Pena Nieto. Selon le quotidien, le président a également profité de cet appel pour se féliciter de sa victoire électorale et de la grosseur de la foule qui a assisté à son investiture.

D'autres médias ont affirmé que Trump avait menacé Nieto au cours du même appel d'envoyer des troupes américaines au Mexique pour lutter contre les cartels de la drogue, ce que les intéressés ont par la suite nié.

Ce qui nous amène à parler des fuites. Depuis le début de la présidence de Trump, la Maison-Blanche, ses alliés ou ses ennemis coulent des informations aux journalistes des médias les plus prestigieux comme jamais une Maison-Blanche, ses alliés ou ses ennemis ne l'ont fait. Des informations qui donnent souvent une mauvaise image du président, souvent présenté comme un enfant au caractère difficile.

Qui est derrière ce «fuitage»? Plusieurs pointent du doigt Reince Priebus, secrétaire de la Maison-Blanche, et son entourage, qui jalousent l'influence de Steve Bannon, conseiller principal de Trump.

Qu'à cela ne tienne, il n'est pas interdit de penser qu'un conseiller de Trump ait obtenu la permission de son patron pour offrir au Post les détails de sa conversation avec le premier ministre australien.