«Je pense que l'opération a été, à tous égards, un succès.»

Cette déclaration de Sean Spicer finira peut-être par être classée dans la catégorie des «faits alternatifs» de la Maison-Blanche. Le porte-parole présidentiel faisait référence au raid mené dimanche contre Al-Qaïda au Yémen qui a provoqué des victimes civiles et la mort d'un soldat américain.

Spicer a affirmé que la première opération militaire d'envergure sous Donald Trump avait permis d'éliminer des «individus» qui auraient pu provoquer des «pertes de vie en Amérique».

S'appuyant sur des sources anonymes au sein de l'armée américaine, Reuters a présenté une version moins positive. Une version qui donne en fait à penser que le raid s'est avéré un fiasco en raison d'une mauvaise préparation. Je cite un extrait du compte-rendu de l'agence de presse :

L'armée américaine dit avoir tué 14 combattants d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) pendant cette opération mais selon des médecins sur place, une trentaine de personnes, dont une dizaine de femmes et d'enfants, ont trouvé la mort.

Des responsables de l'armée américaine ont déclaré à Reuters sous le sceau de l'anonymat que Donald Trump avait donné son feu vert à cette opération, la première du genre depuis son arrivée à la Maison blanche, sans renseignements suffisants, soutien au sol ou préparatifs adéquats.

Le commando des SEALs a ainsi été déposé près d'un camp d'AQPA protégé par des mines et des tireurs embusqués et s'est retrouvé confronté à un nombre de combattants bien plus élevé que prévu, ont-ils dit.

Les responsables ont estimé à une quinzaine le nombre de femmes et d'enfants tués pendant le «violent échange de tirs» qui s'en est suivi, dont la fille âgée de huit ans de l'ancien dirigeant d'AQPA Anwar al Awlaki, tué par une frappe de drone américaine en 2011.

Un succès à tous égards?