Le scénario n'est pas nouveau : cette semaine, le Congrès doit adopter un projet de loi de financement des dépenses fédérales, faute de quoi le gouvernement américain cesser ses activités non essentielles.

Ce qui est nouveau, ce sont les forces en présence et la pomme de discorde.

Donald Trump a pris la place de Barack Obama à la Maison-Blanche et les démocrates celle des républicains au Congrès.

Et s'il y a blocage, ce ne sera pas en raison de l'Obamacare ou de Planned Parenthood, programmes auxquels les républicains ont déjà menacé de couper les vivres, au risque d'entraîner l'arrêt de plusieurs services gouvernementaux (ce qui fut le cas en 2013).

Cette année, c'est principalement le financement du mur le long de la frontière sud des États-Unis qui pourrait entraîner un blocage. Trump tient à ce que le projet de loi de financement des dépenses fédérales inclut une enveloppe pour payer la construction de son mur. Les démocrates affirment que Trump et ses alliés républicains doivent abandonner cette exigence ou assumer la responsabilité de la paralysie de l'État fédéral.

Selon un sondage publié fin février, 62% des Américains continuent à s'opposer à la construction d'un mur qui s'étendrait sur la longueur entière de la frontière avec le Mexique.

Selon un article récent du Wall Street Journal, aucun membre du Congrès représentant une circonscription située le long de la frontière sud, que ce soit à la Chambre des représentants ou au Sénat, n'est d'accord avec l'approche de Trump dans le dossier du mur.

C'est donc dire que des républicains importants s'opposent à Trump sur cette question, notamment au Texas et en Arizona.

Le Congrès a jusqu'à samedi pour s'entendre sur un projet de loi de financement des dépenses fédérales. D'ici là, on verra si l'homme dont le nom apparaît sur la couverture du best-seller Trump : The Art of the Deal saura être le négociateur hors pair dont il est question dans ce livre.