Au moment de prendre sa retraite, en 2014, le général Michael Flynn avait été averti qu'il ne pouvait pas accepter de paiements étrangers sans avoir au préalable obtenu la permission du Pentagone.

C'est ce que révèlent des documents publiés aujourd'hui par les dirigeants de la commission de la Chambre des représentants sur la surveillance du gouvernement. Ces derniers avaient affirmé mardi que l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump n'avait pas demandé une telle permission avant de recevoir des paiements pour un discours en Russie en 2015 et pour du lobbying au service de la Turquie en 2016.

L'inspecteur général du Pentagone a par ailleurs confirmé aujourd'hui l'existence d'une enquête pour déterminer si Flynn avait respecté ou non les règles du département de la Défense avant d'accepter 45 000$ pour prononcer un discours lors d'un gala organisé par la chaîne russe RT et 530 000$ pour faire du lobbying au service de la Turquie.

Selon cet article du Washington Post, le général à la retraite devra verser au Pentagone 35 000$ s'il est prouvé qu'il n'a pas obtenu les permissions requises.

La somme correspond aux revenus de retraite de Flynn pendant les trois mois où il a accompli un travail non autorisé pour une entité étrangère.

Ce dossier est distinct d'une autre affaire plus sérieuse impliquant Flynn. Celui-ci est soupçonné d'avoir omis de révéler les paiements russes et turcs dans le formulaire qui lui a permis d'obtenir une habilitation de sécurité. Une telle omission, si elle est prouvée, pourrait lui valoir un séjour de cinq ans en prison.

La Maison-Blanche affirme que Donald Trump et son entourage n'étaient au courant d'aucun de ces dossiers au moment de confier à Flynn le poste névralgique de conseiller à la sécurité nationale. Elle voudrait aussi convaincre les médias qu'il n'était pas de la responsabilité du président ou de son entourage de vérifier si Flynn s'était montré honnête en remplissant sa demande d'habilitation de sécurité.

Elle a en outre refusé de remettre à la commission de la Chambre sur la surveillance du gouvernement tout document susceptible de faire la lumière sur ces affaires, refus qui a poussé les démocrates de la commission de l'accuser de camouflage.