Selon la Section 2 de l'Article II de la Constitution des États-Unis, le président a «le pouvoir d'accorder des sursis et des grâces pour crimes contre les États-Unis, sauf dans les cas d'impeachment». Mais peut-il s'accorder lui-même une grâce?

Selon le Washington Post, c'est exactement la question que Donald Trump a posée à des conseillers. Il a également cherché à savoir s'il pouvait accorder des grâces aux membres de sa famille ou à ses principaux collaborateurs.

Un proche conseiller de Trump a déclaré sous le sceau de l'anonymat que la question relevait d'une simple curiosité intellectuelle de la part du président sur l'étendue de ses pouvoirs dans ce domaine.

Aucune cour fédérale n'a jamais eu à trancher une telle question.

Le Post révèle aussi que les avocats du président tentent de contrôler ou de bloquer l'enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller sur l'Affaire russe. La question des conflits d'intérêts potentiels de Mueller ou de ses adjoints est soulevée. Elle n'est pas accessoire. Elle peut être invoquée comme motif de renvoi.

Selon le Post, Trump voit rouge depuis qu'il a appris que Mueller s'intéresse à ses transactions financières et à ses déclarations de revenus sur plusieurs années.

L'équipe juridique de Trump devra par ailleurs se trouver un nouveau porte-parole. Deux mois après avoir accepté ce poste, Mark Corallo a démissionné hier. Selon ses proches, il en avait assez des batailles internes entre les différentes factions de la Maison-Blanche et les versions changeantes de la vérité qu'il devait défendre.

Corallo était en outre opposé à la stratégie d'attaquer la crédibilité de Mueller, un homme qu'il connaît bien et respecte. Il a travaillé au sein de l'administration de George W. Bush et auprès de l'ancien ministre de la Justice John Ashcroft. À la même époque, Mueller dirigeait le FBI.