Alors que l'Organisation des Nations unies (ONU) se prépare à négocier un traité sur le commerce des armes dès le 2 juillet, une centaine d'organisations non gouvernementales (ONG) préparent leurs propres munitions dans l'espoir d'en arriver à la signature d'un document officiel à la fin du mois.

À New York pour la conférence finale de l'Assemblée générale de l'ONU à ce sujet, la porte-parole d'Oxfam-Québec, Justine Lesage, se désole que les bananes, «et même les os de dinosaures» fassent l'objet de traité, mais pas les armes.

Selon elle, six ans après que l'ONU eut accepté de travailler sur un traité sur le commerce des armes en 2006, «les choses commencent enfin à se concrétiser».

Mme Lesage estime qu'il est «très important», sinon crucial, d'arriver à un traité fort. Ainsi, elle promet que les ONG présentes aux négociations ne se contenteront pas d'un traité non contraignant. Elle ajoute que ces groupes «préféreraient même qu'il n'y ait pas de signature du traité, pas de signature sur un texte dilué», quitte à reprendre les négociations plus tard.

Le traité serait une façon de réglementer et de respecter les normes humanitaires selon Mme Lesage. La destination des exportations d'armes serait ainsi surveillée pour empêcher que ce type d'équipement soit envoyé vers des pays en crise ou en guerre, ou encore vers des régions où les armes pourraient alimenter des conflits internes ou des actes terroristes, notamment.

Les négociations auront lieu du 2 au 27 juillet prochain. Une pétition pour l'adoption d'un traité sera remise au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, le 3 juillet prochain. Elle compte quelque 520 000 signatures à ce jour, au dire de Mme Lesage.

Le déroulement du vote sur un traité est encore imprécis: la possibilité que certains pays puissent exercer leur droit de veto n'est pas écartée.

Le Canada est en faveur d'un tel accord, et Mme Lesage espère le voir prendre une position de leader.

«Le Canada dit qu'il va signer le traité, mais il est silencieux», observe Mme Lesage.

«On souhaiterait que les gens en faveur d'un traité fort parlent. Ce sont les plus farouches opposants qui crient le plus fort pour l'instant.»

La Syrie, l'Iran, le Vénézuéla et le Pakistan sont des fervents opposants selon Mme Lesage, tandis que la Chine et la Russie ont adopté une position «un peu plus problématique» dans le dossier.