Seule une petite portion des quelque 6400 km de la frontière entre les États-Unis et le Canada présente «un niveau de sécurité acceptable», affirme un rapport du Congrès américain, qui suscitait mardi l'inquiétude de deux influents sénateurs.

Le président de la Commission de la Sécurité intérieure, l'indépendant Joe Lieberman, et sa collègue républicaine Susan Collins, ont appelé à un renforcement de la sécurité pour contrer d'éventuels attentats terroristes, ainsi que des activités de trafic de biens illicites ou de personnes.

Selon les élus, les risques d'une infiltration de terroristes vers les États-Unis depuis le Canada sont plus importants qu'à la frontière sud avec le Mexique.

«Ces découvertes (...) devraient donner l'alerte», a dit M. Lieberman ajoutant qu'il s'agit d'un «appel immédiat à l'action».

«Les Américains sont grossièrement sous-protégés le long de notre frontière nord. Nous devons travailler ensemble avec nos voisins du Canada pour améliorer la vigilance», a indiqué M. Lieberman dans un communiqué.

Notant que ces déclarations n'engageaient que les élus qui les ont formulées, le ministre canadien de l'Immigration, Jason Kenney, a pointé à Ottawa «des malentendus, des mythes» à propos d'«une menace qui n'existe pas au Canada».

Depuis le 11 Septembre, la croyance - fausse - que certains auteurs des attentats ont pénétré sur le sol américain par le Canada est très répandue aux États-Unis.

Les deux sénateurs ont dévoilé un rapport de la Cour des comptes américaine (GAO) qui indique que les garde-frontières américains «ont rapporté que seulement 32 miles (51 km) des presque 4000 miles (6436 kilomètres) de la frontière nord au cours de l'exercice budgétaire 2010 ont atteint un niveau de sécurité acceptable».

Le rapport de la GAO a également précisé que seulement 1620 km de frontière avec le Canada sont considérés comme une zone où «la probabilité de détection (d'activité criminelle) est élevée».

Les problèmes de sécurité de la frontière nord sont toutefois nettement inférieurs à ceux de la frontière sud. Selon des chiffres du département de la Sécurité intérieure, en 2009, le nombre d'arrestations de personnes sans papier le long de la frontière nord représentent 1,3% de celles effectuées sur la frontière sud, avec le Mexique. Les saisies de drogue représentent 1,6% de celles de la frontière sud.