La Corée du Nord reste en dehors de la liste noire des pays soutenant le terrorisme publiée jeudi par les États-Unis, en dépit du torpillage d'un bateau sud-coréen, Washington ayant maintenu les quatre mêmes pays sur sa liste: l'Iran, le Soudan, la Syrie et Cuba.

En dépit des appels lancés au Congrès depuis le naufrage de la corvette Cheonan en mars pour que Washington remette Pyongyang sur la liste noire, la Corée du Nord a échappé à cette mesure dans le rapport annuel du département d'État sur le terrorisme, qui couvre l'année 2009.

Fin juin, la diplomatie américaine avait estimé que le torpillage de la corvette n'était pas un acte de terrorisme mais une opération provocatrice survenue entre deux armées.

En 2008, le président George W. Bush avait retiré la Corée du Nord de la liste après que ce pays eut promis de mettre fin à son programme nucléaire. Mais en juin 2009, 16 sénateurs républicains avaient appelé le président Barack Obama à réinscrire Pyongyang sur la liste à la suite de l'essai nucléaire mené par le régime stalinien.

Des appels similaires ont été entendus à nouveau au Sénat après le torpillage du Cheonan.

Selon le département d'État, l'Iran est resté l'an dernier «le principal soutien étatique du terrorisme», du fait de l'appui qu'il apporte au Hamas dans les territoires palestiniens et au Hezbollah au Liban, ainsi qu'aux talibans en Afghanistan et à des mouvements chiites en Irak.

«Le soutien financier, matériel et logistique de l'Iran à des mouvements terroristes et militants au Moyen-Orient et en Asie centrale a eu un impact direct sur les efforts internationaux en faveur de la paix», selon le ministère d'Hillary Clinton.

En ce qui concerne le Soudan, le rapport reconnaît que Khartoum coopère aux efforts anti-terroristes des États-Unis mais souligne que «des éléments terroristes inspirés par Al-Qaïda ainsi que des éléments liés au Jihad islamique palestinien et au Hamas sont restés au Soudan en 2009».

Même accusation à l'encontre de la Syrie, qui héberge selon Washington des membres du Hamas, du Jihad islamique et du Front de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG). Les États-Unis considèrent ces mouvements comme terroristes alors que Damas y voit des mouvements de libération nationale.

Quant à Cuba, la diplomatie américaine lui reproche de soutenir le mouvement séparatiste basque ETÀ ainsi que deux organisations colombiennes, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et l'Armée de libération nationale (ELN).

Le rapport estime que 11.000 attentats ont été commis l'an dernier dans 83 pays, faisant plus de 15.700 morts. Ces chiffres révèlent une baisse, pour la deuxième année consécutive, de 6% du nombre d'attentats et de 5% du nombre de morts. Mais le Centre national de l'antiterrorisme (NCTC), qui fournit ces chiffres, avertit qu'ils ne doivent pas servir à évaluer le succès ou non des efforts des États-Unis dans ce domaine.