Le président Barack Obama a appelé mardi à une reprise des négociations de paix directes d'ici à la fin septembre entre Palestiniens et Israël lors d'un entretien à la Maison-Blanche avec le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou auquel il a renouvelé sa confiance.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a réagi en estimant que des progrès étaient nécessaires avant de passer à des négociations de paix directes.

«La direction palestinienne attend des réponses sur les frontières et la sécurité pour savoir si elle doit engager des négociations directes», a déclaré son porte-parole Nabil Abou Roudeina à l'AFP.

M. Obama a souhaité que ces négociations directes soient lancées avant l'expiration, le 26 septembre, du gel provisoire et partiel de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie.

«Je crois que le premier ministre Nétanyahou veut la paix. Je pense qu'il est prêt à prendre des risques pour la paix», a déclaré M. Obama.

Les Palestiniens ont suspendu le dialogue direct en décembre 2008 après l'offensive israélienne contre Gaza. Depuis début mai, des pourparlers indirects ont repris via le médiateur américain George Mitchell mais ils n'ont encore débouché sur rien même si Washington a fait état de «progrès».

M. Nétanyahou a indiqué qu'il avait eu des «discussions approfondies» avec le président Obama et souligné qu'il était «grand temps» de passer aux discussions directes avec les Palestiniens.

Il a ajouté qu'il était prêt à rencontrer à tout moment Mahmoud Abbas, mais les Palestiniens accusent Israël de plomber les négociations via la politique de constructions dans les colonies.

M. Obama a dit espérer que l'élan que pourrait créer des négociations directes pourrait rendre la question du gel des constructions moins centrale d'ici septembre.

Renouvelant sa confiance envers le dirigeant israélien, le président américain l'a félicité pour l'allègement du blocus de Gaza décrété par Israël.

Israël avait décidé d'assouplir l'embargo sous la pression de la communauté internationale après le raid mené par ses forces contre la flottille pour Gaza.

MM. Obama et Nétanyahou sont apparus côte à côte lors d'une conférence de presse à l'occasion de laquelle ils se sont serrés la main.

Ces images tranchent nettement avec la visite effectuée en mars à Washington par M. Nétanyahou: la Maison-Blanche lui avait alors réservé un accueil glacial après l'annonce par Israël de la construction de 1600 logements dans un quartier de colonisation de Jérusalem-Est annexé.

Autre dossier évoqué par les deux dirigeants: le nucléaire iranien.

«Nous avons l'intention de maintenir la pression sur l'Iran pour qu'il respecte ses engagements internationaux et cesse ses comportements provocateurs qui font (du pays) une menace pour ses voisins et la communauté internationale», a dit M. Obama.

Benjamin Nétanyahou a appelé à des sanctions «beaucoup plus dures» contre Téhéran.

L'Iran a affirmé mardi être prêt à reprendre en septembre les négociations avec les pays du groupe 5+1 sur son programme nucléaire à condition que les objectifs de ce dialogue soient clairement définis au préalable.

«Si l'offre de dialogue de l'Iran avec le groupe 5+1 est sérieuse, alors je pense que nous sommes prêts à une rencontre», a réagi un porte-parole du département d'État américain Mark Toner.

Devant la Maison-Blanche, plusieurs centaines de juifs orthodoxes se sont rassemblés pour protester contre la venue de M. Nétanyahou et contester l'existence de l'État hébreu.

Mercredi, M. Nétanyahou se rendra à New York pour rencontrer le chef de l'ONU Ban Ki-moon. Jeudi, il s'entretiendra avec l'ancien président américain Bill Clinton.