La zone où ont été localisés les enregistreurs du vol Rio-Paris qui s'est abîmé en mer le 1er juin 2009 pourrait indiquer que l'appareil a fait demi-tour pour une raison inconnue, a déclaré lundi le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), Jean-Paul Troadec.

«Si on retrouvait l'épave dans cette zone là, ça veut dire quelque part que l'avion aurait fait demi-tour mais pour quelle raison, on n'en sait rien», a dit le responsable français lors d'une conférence de presse. «Il aurait obliqué de l'ordre de 135 degrés» par rapport à sa trajectoire, a-t-il précisé.

Le ministère français de la Défense avait indiqué jeudi avoir pu déterminer la position des boîtes noires - ou enregistreurs de vols -, dans une zone différente de celle où le BEA, chargé de l'enquête technique, menait ses recherches.

Cette localisation a été permise par des enregistrements effectués par les sonars du sous-marin nucléaire d'attaque Emeraude début juillet. Un nouveau logiciel a permis récemment d'analyser ces enregistrements à nouveau et de repérer les signaux émis par les enregistreurs de vol.

Le BEA a envoyé un bateau dans cette zone qu'il estime à 200 km2, où il mène actuellement des recherches mais où il n'a rien détecté pour l'instant.

Le navire norvégien «Seabed Worker» mène ces recherches avec deux drones sous-marins dotés de 20 heures d'autonomie. S'il trouvait les débris de l'appareil et les boîtes noires, il aurait les moyens techniques de les remonter à la surface.

«Mercredi, normalement, nous aurons exploré la zone. Si les recherches sont encore infructueuses, on se posera la question d'étendre un peu le périmètre des recherches», a ajouté M. Troadec.

Toutefois, la zone de recherche est difficile en raison de son relief accidenté et descend jusqu'à 3 600 mètres de profondeur, soulignent les enquêteurs.

Le BEA rappelle que les enregistreurs de vol, qui pourraient permettre d'expliquer l'accident, sont conçus pour résister à des conditions extrêmes. Mais il n'y a pas de «garantie» qu'ils soient exploitables, selon M. Troadec.

Le 1er juin 2009, un A330 d'Air France reliant Rio à Paris s'écrasait dans l'Océan Atlantique, faisant 228 morts, pour des raisons encore inconnues.