Jamais une campagne électorale britannique n'aura été si glamour. C'est grâce à trois femmes belles, jeunes et intelligentes : les femmes des trois candidats au poste de premier ministre. Leurs faits et gestes ont été épiés par des médias sous le charme, rapporte notre collaboratrice.

Les Britanniques les connaissent maintenant par leur prénom: Sarah, Samantha et Miriam. Les femmes des chefs des trois principaux partis en lice aux législatives du 6 mai jouent les meneuses de claques depuis un mois.

 

Dans cette course serrée où chaque vote compte, les travaillistes, les conservateurs et les libéraux-démocrates ont misé sur la personnalité des premières dames aspirantes. Et pour cause: elles influeront sur le choix de 9% des électeurs, selon un récent sondage publié dans le Times.

La femme du premier ministre sortant, Sarah Brown, choisit une robe à imprimé léopard pour visiter une école? Le ventre de Samantha Cameron, femme du conservateur David Cameron, commence à poindre sous ses vêtements de maternité? L'Espagnole Miriam Gonzalez, femme du libéral-démocrate Nick Clegg, se promène avec un parapluie aux couleurs du drapeau britannique?

Pas un détail n'échappe à la presse, dont la couverture à l'américaine a brisé les conventions.

Samantha Cameron, muse des conservateurs, a pris cinq semaines de congé pour épauler son mari. En mars, la femme de 38 ans l'a louangé dans un documentaire sur une des grandes chaînes. «En 18 ans de vie de couple, je ne me suis jamais sentie abandonnée», a dit l'aristocrate, directrice de création pour une marque de luxe.

Quelques semaines plus tard, le blogue vidéo de «Sam Cam» en tournée électorale était lancé. «C'est une naturelle. Elle m'éclipse complètement», a dit David Cameron dans la première vidéo, le 2 avril. «Je crois que c'est mon ventre rond qui t'éclipse», a rétorqué celle qui attend son quatrième enfant.

Du côté des libéraux-démocrates, les interventions de Miriam Gonzalez, mère des trois enfants de Nick Clegg, ont été plus subtiles. L'avocate avait promis de donner son «150%», mais seulement entre le travail et les enfants.

La mystérieuse carriériste de 42 ans est tout de même tombée dans l'oeil des paparazzis. Sa beauté racée n'est plus étrangère aux Britanniques.

Toutefois, aucun chef n'avait autant besoin de sa femme que Gordon Brown, impopulaire et maladroit sous les projecteurs. Forte d'un million d'abonnés sur Twitter, Sarah Brown ne l'a pas quitté d'une semelle.

Une des rares fois où l'ancienne relationniste s'est absentée de la campagne, son mari a commis l'irréparable. Le 28 avril, Gordon Brown a qualifié de «sectaire» une électrice alors que son micro était toujours ouvert.

La mère de famille de 46 ans aurait-elle pu prévenir cette gaffe, si elle avait été à ses côtés? Quoi qu'il en soit, même si son mari perd le pouvoir, «nous n'aurons pas fini d'entendre parler de Sarah Brown», prédit le quotidien The Independent.