Benoît XVI a dénoncé lundi les lois qui, selon lui, aboutissent à nier la différence entre les sexes, peu après l'adoption par le Portugal d'un texte autorisant le mariage homosexuel.

Lors de sa traditionnelle audience de début d'année au corps diplomatique accrédité auprès du Vatican, Benoît XVI a qualifié d'«attaque» envers ce que Dieu a créé, les «lois ou des projets qui, au nom de la lutte contre la discrimination, portent atteinte au fondement biologique de la différence entre les sexes». Il a précisé se «référer, par exemple, à des pays européens ou du continent américain», dans un discours consacré à la défense de l'environnement dans son sens le plus large, «une exigence morale» selon lui.

Le 8 janvier, le Parlement du Portugal a adopté un projet de loi permettant aux homosexuels de se marier, un texte présenté comme une «loi de liberté, justice, égalité et humanisme» par le premier ministre José Socrates.

Le 28 décembre, le premier mariage gay de l'histoire de l'Amérique latine, la plus grande région catholique au monde, a été célébré à Ushuaïa, dans le sud de l'Argentine.

«La liberté ne peut être absolue parce que l'homme n'est pas Dieu» et «le chemin à suivre ne peut être fixé par l'arbitraire ou le désir», a affirmé Benoît XVI.

Dans cette intervention, le pape a aussi dénoncé «un sentiment parfois d'hostilité, pour ne pas dire de mépris, envers la religion, en particulier la religion chrétienne», qui existe «dans certains pays, surtout occidentaux».

«Si le relativisme est considéré comme un élément constitutif essentiel de la démocratie, on risque de ne concevoir la laïcité qu'en termes d'exclusion ou, plus exactement, de refus de l'importance sociale du fait religieux», a-t-il dit.

Qualifiant cette approche de «voie sans issue», il a jugé «urgent de définir une laïcité positive, ouverte, qui, fondée sur une juste autonomie de l'ordre temporel et de l'ordre spirituel, favorise une saine collaboration».

Dans un large tour d'horizon, Benoît XVI a également dénoncé «le terrorisme, qui met en danger tant de vies innocentes et provoque une anxiété diffuse», réitérant son appel du 1er janvier «à ceux qui font partie de groupes armés, quels qu'ils soient, afin qu'ils abandonnent la voie de la violence».

Le souverain pontife a aussi durement critiqué «l'augmentation des dépenses militaires ainsi que le maintien et le développement des arsenaux nucléaires».

Et il a «espéré fermement que, lors de la Conférence d'examen du Traité de non prolifération des armes nucléaires (en mai à New York), soient prises des décisions efficaces en vue d'un désarmement progressif, visant à libérer la planète des armes nucléaires».

Benoît XVI a aussi estimé que la crise économique «dramatique» qui a provoqué «une instabilité sociale grave et diffuse», trouve ses racines dans une mentalité «égoïste et matérialiste».

Il a enfin demandé à la communauté internationale de «ne pas se résigner au trafic de drogue et aux graves problèmes moraux et sociaux que cela engendre».