Des enquêteurs d'Interpol vont être dotés de nouveaux passeports électroniques qui doivent leur permettre de franchir librement les frontières à la poursuite des criminels, a annoncé lundi à Montréal le secrétaire général l'organisation policière, Ronald K. Noble.

Interpol a choisi une entreprise ukrainienne, EDAPS Consortium, pour concevoir et fabriquer le premier passeport électronique de l'organisation. Ce document, a expliqué M. Noble devant un symposium sur la sécurité organisé à Montréal par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), doit permettre aux chefs des bureaux nationaux d'Interpol de passer librement les frontières dans le cadre de leurs enquêtes.

«Les criminels peuvent traverser les frontières rapidement et sans effort, tandis que nos chefs de bureaux nationaux et même les collaborateurs de notre quartier général sont freinés ou stoppés par des blocages bureaucratiques internationaux, qui sont un obstacle majeur dans nos efforts en vue d'assurer la sécurité dans le monde», a dit le chef d'Interpol, selon un communiqué.

L'introduction d'un passeport électronique d'Interpol sera une référence pour des documents de voyage sûrs, «alors que l'utilisation de faux passeports par les terroristes menace la sécurité des citoyens partout», a-t-il ajouté.

Ce document comprendra différents éléments le rendant difficile à falsifier, tels que gravures laser, puce électronique, ainsi que signes holographiques, micrographiques et optiques, précise le communiqué.

Pour le fabriquer, EDAPS Consortium fera appel à 20 fournisseurs de douze pays (Allemagne, États-Unis, France, Hongrie, Italie, Japon, Lituanie, Pays-Bas, Russie, Suède, Suisse et Ukraine).

Les données biométriques des titulaires de ces passeports resteront toujours sous la protection de l'organisation, a encore indiqué M. Noble.

Le projet de ce qu'Interpol appelle son «e-passeport» sera présenté par EDAPS à sa prochaine assemblée générale qui se tiendra à Singapour du 11 au 15 octobre prochains.