Le maire d'Englewood dans le New Jersey s'est dit mardi «furieux» de l'arrivée «probable» de Mouammar Kadhafi dans sa commune, où le chef d'État libyen pourrait planter sa tente de bédouin le mois prochain, dans une propriété appartenant à la Libye.

Le dirigeant libyen a prévu de participer fin septembre à New York à l'Assemblée générale de l'ONU, et pourrait vouloir dormir dans sa tente, comme il en a pris l'habitude lorsqu'il voyage à l'étranger.

Des «familles ici (à Englewood) ont perdu des proches dans l'attentat de Lockerbie», qui avait fait 270 morts en 1988, a affirmé à l'AFP Michael Wildes, 44 ans, maire de cette commune de 30 000 habitants de la banlieue de New York.

«Englewood a été choquée par l'accueil réservé par Kadhafi» à Ali Mohamed al-Megrahi, le terroriste condamné pour l'attentat et libéré la semaine dernière pour raisons de santé avant d'être reçu en héros en Libye, a-t-il poursuivi.

«S'il vient je le protègerai mais cela ne signifie pas que je suis content, je ne veux pas qu'il dorme ici», a-t-il ajouté.

«Je suis sûr qu'il va venir ici, depuis trois mois ils réparent la piscine et la maison, alors qu'ils ne payent pas la taxe foncière depuis près de 30 ans. Et les services secrets sont venus inspecter les lieux», a souligné Michael Wildes.

L'élu local, en veut aux autorités fédérales qui «auraient pu refuser de donner un visa» à cet homme qui «a financé le terrorisme bien avant ben Laden».

Une manifestation de protestation est prévue dimanche devant la propriété libyenne, a annoncé le maire. «Mes citoyens sont furieux, je suis furieux», a-t-il conclu.

Le sénateur du New Jersey, Frank Lautenberg, a appelé pour sa part le département d'État à restreindre les activités de M. Kadhafi au quartier du siège de l'ONU.

Interrogé à ce sujet, le porte-parole du département d'État, Ian Kelly, est apparu embarrassé mardi. «Aucune décision n'a été prise sur l'endroit où il s'installera», a-t-il annoncé.