Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a exclu lundi, dans une conférence de presse, toute discussion sur le programme nucléaire iranien avec les grandes puissances dans le cadre de leur offre de négociation avec l'Iran.

«Nous l'avons déjà dit et nous disons que nous ne discuterons pas du dossier nucléaire (iranien) en dehors de l'AIEA», l'Agence internationale de l'énergie atomique, a dit M. Ahmadinejad.

Les six grandes puissances (États-Unis, France, Chine, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) tentant de convaincre l'Iran d'arrêter ses activités nucléaires sensibles attendent toujours une réponse à leur offre d'une rencontre avec Téhéran formulée début avril.

«La question nucléaire est terminée en ce qui nous concerne», a ajouté M. Ahmadinejad, qui remet en jeu son mandat dans l'élection présidentielle du 12 juin.

«Les discussions en dehors de l'AIEÀ porteront exclusivement sur la participation à la gestion des affaires du monde et aux moyens d'apporter la paix dans le monde» a expliqué le président iranien.

Le 8 avril, le groupe 5+1 a proposé à l'Iran d'organiser une réunion rassemblant le représentant diplomatique européen Javier Solana, le négociateur iranien Saïd Jalili et des représentants de chacun des Six.

Le Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, dirigé par M. Jalili, avait répondu favorablement à cette proposition, tout en réaffirmant que l'Iran poursuivrait ses activités dans le domaine nucléaire.

Il avait aussi précisé que ce dialogue porterait avant tout sur une offre de l'Iran qui visait, selon M. Ahmadinejad, à «garantir la paix et la justice dans le monde».

L'offre iranienne n'a toujours pas été rendu publique et rien n'indique qu'elle a été transmise au groupe 5+1.

Les grandes décisions en matière de politique étrangère restent du ressort du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Mais les positions exprimées jusqu'ici par le président sur le dossier nucléaire n'ont jamais été démenties par la plus haute autorité de l'État.

Les grandes puissances souhaitent obtenir de l'Iran qu'il suspende notamment son enrichissement d'uranium. Ce procédé permet d'obtenir aussi bien le combustible pour une centrale nucléaire que le matériau nécessaire à une bombe atomique.

L'Iran, qui ne dispose à ce jour que d'une centrale nucléaire en construction par la Russie, a toujours affirmé que son programme a un objectif exclusivement civil.

L'AIEÀ pour sa part se dit toujours, après six ans d'enquête, dans l'incapacité de certifier que tel est bien le cas.

Le président iranien a répété la semaine dernière que son pays ne stoppera pas son programme nucléaire, même au risque de nouvelles sanctions internationales.

L'Iran fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions, pour suspendre notamment l'enrichissement et coopérer plus activement avec l'AIEA.

Le président américain Barack Obama a déclaré récemment que les États-Unis se donnaient d'ici à la fin de l'année pour juger de la volonté ou pas de l'Iran d'engager le dialogue sur son programme nucléaire.

À défaut les autorités américaines, ainsi que certains de ses partenaires occidentaux, n'ont pas exclu de nouvelles sanctions contre Téhéran.