Le Pentagone a annulé son appel d'offres pour le renouvellement de sa flotte d'avions ravitailleurs, d'un montant initial de 35 milliards de dollars, a annoncé mercredi le secrétaire américain à la Défense Robert Gates.

«Je pense que dans le temps qu'il nous reste, nous ne pouvons plus faire aboutir une compétition qui puisse être considérée comme juste et objective dans ce contexte survolté», a précisé M. Gates dans un communiqué.

«La période de «refroidissement» qui suivra permettra à la prochaine administration de revoir objectivement les critères militaires et de mettre en place une nouvelle stratégie d'acquisition pour le KC-X», a-t-il ajouté.

Ce choix repousse à l'année prochaine, après l'installation de l'administration du président élu en novembre, le choix entre Boeing et le tandem formé par l'américain Northrop Grumman et l'européen EADS.

Ce méga-contrat porte sur 179 avions ravitailleurs. Il avait été attribué en février à Northrop Grumman/EADS, avant d'être remis en jeu en juillet après une contestation de Boeing devant la Cour des comptes américaine.

À l'époque, M. Gates souhaitait attribuer le contrat avant décembre. Mais Boeing avait prévenu fin août qu'il risquait de manquer de temps pour répondre aux nouveaux critères fixés par le ministère en août, menaçant en conséquence de ne pas présenter d'offre.

Le département de la Défense réclamait en effet une capacité de transport de kérosène supérieure à celle que proposait Boeing, faisant de Northrop Grumman et EADS les favoris logiques.

Cela fait cinq ans que l'armée de l'Air prévoit de renouveler ses avions ravitailleurs jusqu'ici tous fournis par Boeing, mais la procédure a été entachée par plusieurs scandales.

Le Pentagone a indiqué dans son communiqué que la flotte actuelle de Boeing KC-135 permettait malgré tout de remplir les missions de l'armée américaine lors des prochaines années.