Un journaliste indépendant et cinéaste américain a été relâché après dix jours de détention pour «espionnage» dans le delta du Niger, région pétrolière très instable du sud du Nigeria, a-t-on appris mercredi auprès de la police et de l'ONG Reporters sans frontières (RSF).

«Je peux confirmer qu'Andrew Berends a été libéré», a déclaré à l'AFP un responsable de la police dans l'État de Rivers, refusant d'en dire davantage.

L'organisation de défense de la liberté de la presse RSF a affirmé avoir appris avec soulagement la libération du cinéaste et journaliste américain après dix jours de garde à vue auprès des services de sécurité nigérians.

Selon l'ONG, l'Américain a été interrogé pendant les dix jours qui ont suivi son arrestation, le 31 août à Port Harcourt, en compagnie de son traducteur nigérian Samuel George et d'un homme d'affaires.

«Le traducteur et l'homme d'affaires ont été temporairement relâchés hier (mardi) mais doivent encore se présenter aux services de sécurité demain» jeudi, a toutefois précisé RSF.

Andrew Berends préparait un film dans la région depuis le mois d'avril.

Pour RSF, dont le siège est à Paris, il «a été injustement arrêté pour avoir fait son métier et rien d'autre». L'ONG a souligné que ce n'était pas la première fois que des journalistes étrangers sont arrêtés au Nigeria.

En avril, quatre Américains qui tournaient un documentaire au Nigeria et leur assistant nigérian avaient été détenus pendant six jours avec des accusations similaires. En septembre 2007, deux journalistes allemands et un Américain qui les accompagnait avaient passé deux semaines en garde à vue.

La région du delta du Niger est le théâtre de violences fréquentes entre l'armée et des groupes armés qui revendiquent une meilleure redistribution des revenus pétroliers en faveur des populations locales.