Le président sud-africain Thabo Mbeki va rencontrer lundi les responsables des partis politiques zimbabwéens à Harare pour tenter de débloquer les négociations sur le partage du pouvoir dans le pays, a indiqué un responsable sud-africain.

«Nous confirmons que le président se rendra au Zimbabwe aujourd'hui dans le cadre de la médiation de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC)», a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain, Ronnie Mamoepa, sans préciser l'heure de son départ.

M. Mbeki s'entretiendra avec les cadres du parti de Robert Mugabe, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), ceux du principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai et celui de la faction dissidente du MDC, dirigée par Arthur Mutambara.

M. Mamoepa n'a pas confirmé si le président Mbeki les rencontrait séparément, comme il l'avait fait le 29 août à Pretoria, ou tous ensemble.

Le principal négociateur de la Zanu-PF, Patrick Chinamasa, a indiqué «ne pas être au courant de cette visite».

Des négociations pour un gouvernement d'union, ouvertes pour sortir le Zimbabwe d'une crise sans précédent née de la défaite du régime de Robert Mugabe aux élections générales de mars, ont été suspendues sine die le 12 août.

Chaque camp exige le contrôle de l'exécutif, jusqu'à présent entièrement aux mains du président Mugabe, réélu lors d'un scrutin très contesté fin juin.

«Nous attendons que (Mbeki) en tant que médiateur, puisse aider à débloquer l'impasse actuelle dans les négociations. Il devrait persuader la Zanu-PF d'abandoner leur position futile et intransigeante», a indiqué à l'AFP le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa.

La faction dissidente du MDC a espéré de son côté «que toutes les parties (soient) prêtes à discuter».

«Cela demande de la volonté politique pour parvenir à un accord. Le peuple du Zimbabwe est anxieux de voir la fin de cette crise qui a duré bien trop longtemps», a déclaré à l'AFP son porte-parole, Edwin Mushoriwa.

Dimanche, Morgan Tsvangirai avait appelé à de nouvelles élections devant l'échec de la médiation de l'Afrique australe.

«Si les problèmes autour de la présidence persistent, alors nous appelons à des élections nationales sous l'égide de la communauté internationale», avait-il déclaré devant des milliers de partisans de son parti, réunis à Gweru (centre).

«Tant que je ne recevrai pas suffisamment de pouvoir, je ne signerai pas» un accord de gouvernement d'union, avait-il répété.