Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama et son rival républicain John McCain ont mis l'accent sur l'économie alors que le taux de chômage fait craindre une récession et que le Trésor à annoncé un plan de sauvetage des deux piliers du crédits immobilier.

«John McCain qui est un homme bon avec une histoire personnelle fascinante, a embrassé et adopté la plate-forme économique de George Bush», a dit Barack Obama dans une interview sur la chaîne de télévision ABC.

«J'ai une théorie économique très différente, selon laquelle, si nous travaillons à demander moins de contributions fiscales à la classe moyenne, à leur donner un système de santé, à envoyer leurs enfants à l'université, à investir dans les infrastructures et dans la technologie verte, en fait l'économie sera plus performante», a-t-il ajouté.

Si les Américains «aiment ce qu'il ont eu ces huit dernières années, alors ils choisiront McCain. S'ils n'ont pas aimé alors, espérons-le, ils me choisiront», a ajouté M. Obama.

Quant à John McCain, interrogé sur la chaîne CBS, il a au contraire assuré qu'il était seul à pouvoir mener des réformes. «Quel que soit le problème, il (Obama) n'a pas la capacité de jugement» pour mener à bien des réformes, a-t-il dit.

Le sénateur de l'Arizona semblait bénéficier dimanche de l'effet rebond de la convention républicaine qui vient de s'achever. Un sondage Gallup le place en tête à 48% devant Barack Obama pour la présidentielle de novembre, son meilleur score depuis mai. Un autre sondage Rasmussen, met les deux candidats à égalité à 46% confirmant une remontée du sénateur de l'Arizona après la convention.

Dimanche, le sénateur républicain a aussi vanté les capacités que possède, selon lui, sa colistière, la gouverneure de l'Alaska Sarah Palin.

«Laissez moi tout d'abord dire qu'elle est la gouverneure la plus populaire d'Amérique. Elle a une nette expérience dans la capacité à faire ce que les Américains veulent au tout premier chef: la réforme, la réforme», a-t-il dit.

M. McCain a également répondu aux critiques sur un éventuel manque d'expérience de Mme Palin qui justifierait le fait qu'elle n'ait pas encore donné d'interview, en affirmant qu'elle répondrait aux questions des journalistes.

Le candidat républicain a ensuite plaidé pour «remettre l'économie sur pied».

«Il doit y avoir de la restructuration, de la réorganisation. Nous devons avoir confiance en notre capacité à inverser la spirale. C'est dur. Mais cela illustre aussi pourquoi nous avons besoin de changement à Washington», a dit John McCain.

«J'ai eu une longue conversation avec le secrétaire (au Trésor, Henry) Paulson (...). Il a dit que lorsque que le marché immobilier repartira - et cela arrivera, cela arrivera aux Etats-Unis -, alors les contribuables seront les premiers à être rétribués. Ils rentreront dans leurs fonds lorsque les prix du marché toucheront le fond et remonteront à la hausse», a-t-il assuré.

Le Trésor américain a annoncé dimanche une mise sous tutelle gouvernementale des organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, le temps qu'ils restructurent leurs finances mises à mal par la crise du crédit et de l'immobilier.

Parallèlement, le département du Travail a annoncé vendredi que le taux de chômage aux Etats-Unis avait atteint son plus haut niveau en cinq ans en août, à 6,1% de la population active, tandis que l'économie supprimait des emplois pour le huitième mois consécutif, rappelant brutalement la réalité des risques de récession.

Les deux candidats auront l'occasion de confronter plus précisément leurs points de vue au cours de trois débat télévisés prévus fin septembre et début octobre.