Le président russe Dmitri Medvedev a laissé entrevoir lundi une perspective de règlement politique du conflit en Transdniestrie, région séparatiste pro-russe de Moldavie, aux antipodes de la crise autour de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.

«On a toutes les raisons de parler aujourd'hui du problème transdniestre, je vois de bonnes chances de le régler», a déclaré M. Medvedev, cité par les agences russes, en recevant son homologue moldave Vladimir Voronine à Sotchi (sud de la Russie).

Dans la foulée, son porte-parole annonçait une série de «rencontres et de négociations» prochainement entre les parties au conflit, Russie, Moldavie et séparatistes transdniestres.

«La Russie ne ménagera pas ses efforts pour régler définitivement la crise transdniestre», a assuré le porte-parole Natalia Timakova, cité par l'agence Interfax, à l'issue de la rencontre entre les deux présidents.

La Trandsniestrie fait partie, avec les républiques séparatistes pro-russes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud en Géorgie, des conflits territoriaux toujours non résolus dans les pays issus de l'Union soviétique.

Mais là où une solution diplomatique semble s'esquisser en Moldavie, le conflit autour des régions séparatistes géorgiennes a de nouveau tourné à l'épreuve de force en Ossétie du Sud le 7 août et à une poussée de l'armée russe en territoire géorgien.

Le conflit en Ossétie du Sud «est un sérieux avertissement pour tout le monde et dans ce contexte nous devons commencer à examiner d'autres problèmes existants», a estimé le président Medvedev.

«Personnellement, je souhaite régler ce problème», a renchéri le président moldave.

«Les conflits gelés sont comme un volcan. On ne sait jamais quand ils se réveilleront», a ajouté M. Voronine, appelant à «faire preuve de sagesse» pour «empêcher» un conflit armé semblable à celui qui a eu lieu en Ossétie du Sud.

Fin juillet, M. Voronine avait estimé que le conflit entre Chisinau et la Transdniestrie pourrait être définitivement réglé «avant la fin 2008», avec l'appui de Moscou.

En avril, le président moldave a rencontré le dirigeant séparatiste de la Transdniestrie, Igor Smirnov, pour la première fois en sept ans, laissant espérer une issue au conflit.

La Transdniestrie, une province de quelque 500 000 habitants séparée du reste du territoire moldave par le Dniestr, a proclamé son indépendance vis-à-vis de la Moldavie roumanophone en 1990, provoquant une guerre qui a fait plusieurs centaines de morts.

Ce territoire n'a jamais été reconnu par la communauté internationale, ni par la Russie, mais celle-ci le soutient économiquement et politiquement, et y maintient des troupes.

Après l'échec de son plan de règlement du conflit en 2003, la Russie a fait en 2008 une nouvelle proposition à Chisinau, reposant sur une déclaration de neutralité permanente de la Moldavie. En échange, la Transdniestrie repasserait sous souveraineté moldave, en se voyant offrir une large autonomie.

Tout tourne en fait autour de l'adhésion ou non à l'OTAN, à laquelle la Moldavie pourrait tacitement renoncer en échange d'un règlement en Transdniestrie alors que la Géorgie et l'Ukraine restent déterminées à rejoindre l'Alliance atlantique, au grand dam de Moscou.