La crise qui touche la compagnie Spanair n'est pas responsable de l'accident d'avion de mercredi à l'aéroport de Madrid-Barajas (153 morts), a estimé le pilote José Maria Vazquez dans les colonnes du journal El Pais de vendredi.

«Attribuer l'accident à la situation de la compagnie est une énormité», a affirmé José Maria Vazquez, pilote chez Spanair et président du syndicat espagnol des pilotes Sepla.

«Je n'ai jamais vu de pressions sur les pilotes», ajoute-t-il. «Les statistiques de l'IATA (Association internationale du transport aérien) sont d'un accident pour trois millions de vols. Spanair n'en a eu aucun en 20 ans et a transporté plus de 100 millions de passagers».

En ce qui concerne l'accident du MD-82 de mercredi, «il y a un ensemble de circonstances qu'il convient d'analyser, pour cela il faut laisser le temps aux experts», souligne-t-il.

Les principaux dirigeants de Spanair et le président de sa maison-mère scandinave SAS avaient assuré jeudi que la compagnie aérienne espagnole était sûre et qu'elle respectait toutes les règles en vigueur.

«Tout ce que nous avons fait avec cet avion, nous l'avons fait en respectant les règles et les normes», avait déclaré le directeur général de Spanair, Marcus Hedblom.

Le journal El Mundo continuait vendredi de s'en prendre à la compagnie après avoir titré en Une au lendemain de la catastrophe: «La crise de Spanair débouche sur une tragédie avec 153 morts».

Vendredi, il étayait ses critiques de témoignages de professionnels du secteur.

Selon un ancien pilote de Spanair, anonyme, «la compagnie met la pression sur les mécaniciens pour qu'ils donnent à l'avion l'autorisation de décoller même s'il n'est pas prêt. C'est un secret de Polichinelle dans toute l'aviation espagnole».