Un envoyé spécial de l'ONU en Birmanie Ibrahim Gambari s'est entretenu brièvement mercredi avec de hauts responsables du parti de l'opposante Aung San Suu Kyi, mais une rencontre avec la lauréate du prix Nobel de la paix ne s'est pas encore matérialisée, selon un porte-parole.

M. Gambari effectue depuis lundi une nouvelle mission de médiation en Birmanie où il tente de relancer un dialogue entre l'opposition et le régime militaire qui a fait adopter en mai, en plein cyclone Nargis, une Constitution favorable à l'armée, au pouvoir depuis 1962.

Selon Nyan Win, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), M. Gambari a parlé mercredi pendant vingt minutes avec cinq dirigeants du parti de Mme Suu Kyi et leur a indiqué qu'il n'avait pas encore rencontré la célèbre opposante qui a été privée de liberté pendant la majeure partie des 19 dernières années.

Il a réaffirmé les objectifs des Nations unies: libération des prisonniers politiques, relance d'un dialogue entre l'opposition et la junte, nomination d'un officier de liaison entre l'ONU et les généraux, a précisé Nyan Win.

Le diplomate nigérian des Nations unies s'est également inquiété de la situation économique et a indiqué que le secrétaire général Ban Ki-moon pourrait venir en Birmanie en décembre pour presser la junte de favoriser des réformes, selon la même source.

Depuis son arrivée, Ibrahim Gambari n'a pas encore vu les plus hauts responsables militaires.

Après la répression brutale en 2007 d'importantes manifestations conduites par des moines bouddhistes, la junte birmane avait cherché à atténuer la pression internationale en nommant un officier de liaison, le ministre du Travail Aung Kyi, pour dialoguer avec la dirigeante de l'opposition.

Mais l'officier de liaison et Mme Suu Kyi ne se sont pas rencontrés depuis janvier et, avant cela, l'opposante s'était déjà plainte de la lenteur de ces discussions.

La dernière mission de M. Gambari en Birmanie remonte à mars dernier et des responsables de l'ONU l'avaient qualifiée de «décevante». La junte avait alors rejeté une proposition de M. Gambari d'envoyer des observateurs au référendum qui a approuvé en mai une nouvelle Constitution.