La Cour suprême des Etats-unis a refusé mardi de surseoir à l'exécution d'un Mexicain condamné pour meurtre au Texas, malgré plusieurs interventions, dont celle du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon.

«La demande de sursis à l'exécution de la peine de mort... est rejetée», a dit la Cour suprême.

La majorité a fait valoir que Jose Ernesto Medellin, 33 ans, n'a pas subi de préjudice lorsque les autorités ne l'ont pas informé en temps voulu de son droit à une assistance consulaire.

La Cour internationale de Justice (CIJ) avait ordonné le 16 juillet dernier à Washington la suspension de son exécution, ainsi que celle de quatre autres ressortissants mexicains, car ils n'avaient pu profiter en temps voulu d'une assistance consulaire pendant la procédure judiciaire, comme le prévoit la Convention de Vienne.

Dans la journée de mardi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon avait appelé les Etats-Unis à respecter les décisions de la CIJ. «Les Etats-Unis doivent prendre toutes les mesures pour garantir que l'on surseoira à l'exécution de ce citoyen mexicain», a-t-il déclaré dans un entretien avec une chaîne de télévision locale.

Les avocats avaient déposé une dernière requête devant la Cour suprême, la plus haute juridiction des Etats-Unis et seule à même d'obliger le Texas à surseoir à l'exécution.

Le Mexique s'est plaint que ses ressortissants dans le couloir de la mort n'étaient pas informés de leurs droits.

Après une première décision en 2004 de la CIJ demandant aux Etats-Unis de réviser les procès de 51 Mexicains, dont cinq dans le couloir de la mort, le président Bush avait en effet demandé aux Etats concernés d'étudier les situations au cas par cas.

Mais les juges texans ont toujours refusé de se plier aux ordres de la CIJ et du président arguant de la séparation des pouvoirs et assurant qu'ils n'étaient pas liés par la décision de la CIJ, ce qu'a depuis confirmé la Cour suprême.

Le département d'Etat américain a dit mardi avoir fait tout son possible pour venir en aide à M. Medellin. «C'est une situation difficile», a dit un porte-parole Kurtis Cooper. «Nous avons une obligation légale internationale indiscutable qui entre en contradiction avec la loi de l'Etat» texan.

Lundi, le bureau des recours en grâce avait également rejeté la demande de M. Medellin, au grand dam de ses avocats qui ont estimé dans un communiqué sa décision «contre les intérêts de la Nation» puisqu'elle met en danger «la sécurité de milliers d'Américains voyageant et vivant à l'étranger».