Le Parlement libanais a entamé vendredi le débat sur la déclaration de politique générale adoptée lundi par le gouvernement d'union nationale, qui sera centré sur la question épineuse de l'armement du Hezbollah, qui mène l'opposition.

Après avoir lu la déclaration au début de cette séance, la deuxième de la Chambre en 22 mois, le premier ministre Fouad Siniora, issu de la majorité, a déclaré que «les Libanais voulaient une seule et même autorité», faisant référence à l'autorité de l'État.

«Le citoyen ne supporte plus les risques, ni les dissensions internes (...). Il n'est plus acceptable que le citoyen soit pris en otage, et la fin ne justifie pas les moyens», a-t-il ajouté.

M. Siniora semblait faire allusion à la capture par le Hezbollah de deux soldats israéliens en juillet 2006 qui avait entraîné une offensive israélienne destructrice au Liban et au coup de force mené par le Hezbollah en mai dans le fief de la majorité à Beyrouth qui avait provoqué des violences ayant fait 65 morts.

Ces déclarations ont suscité des protestations chez des députés du Hezbollah.

La rédaction du texte de la déclaration de politique générale a achoppé pendant trois semaines sur la question de l'arsenal du Hezbollah, fer de lance de la lutte contre l'occupation israélienne du sud du Liban jusqu'au retrait d'Israël en mai 2000.

La déclaration, qui affirme l'autorité de l'État dans tous les dossiers, y compris les armes du Hezbollah, souligne néanmoins «le droit du Liban et de son peuple, son armée et sa résistance à libérer sa terre dans les Fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et Ghajar», localités frontalières du sud du Liban occupées par Israël.

La déclaration souligne également le droit du Liban de «récupérer» ses terres occupées via la diplomatie.

Israël a estimé que le gouvernement a cédé aux exigences du Hezbollah en lui permettant «d'user de la force pour poursuivre la lutte contre» l'État hébreu.

La majorité au Liban insiste que seul l'État peut décider des questions de guerre et de paix et voudrait débattre de l'armement du Hezbollah dans le cadre d'un dialogue national.

Le nouveau gouvernement est formé de 30 membres où l'opposition bénéficie d'une minorité de blocage avec onze ministres, en vertu de l'accord interlibanais de Doha du 21 mai, qui a débloqué une longue crise politique ayant dégénéré en combats en mai.