Le leader radical chiite Moqtada Sadr ordonnera le démantèlement de sa milice, l'Armée du Mahdi, si l'accord négocié actuellement entre Bagdad et Washington prévoit un retrait total d'Irak des troupes américaines, a annoncé vendredi son porte-parole.

«Nous voulons voir si les dispositions de l'accord sont sérieuses. Nous serons satisfaits si l'accord contient le retrait des forces américaines (...) Alors nous terminerons la réorganisation de l'Armée du Mahdi qui vise à la transformer en une organisations sociale», a déclaré à l'AFP Salah al-Obeïdi, le porte-parole du mouvement sadriste.

Dans le cas contraire, «nous serons forcés d'attendre la décision de retrait des forces américaines», a précisé le porte-parole depuis Najaf (160 km au sud de Bagdad).

Les sadristes souhaitent que l'accord négocié en ce moment entre Bagdad et Washington sur la présence américaine après 2008 contienne spécifiquement un retrait des soldats américains.

Bête noire des Américains, Moqtada Sadr avait annoncé en juin une vaste réorganisation de sa puissante milice.

L'objectif annoncé à l'époque était de démilitariser son «armée» de 60 000 hommes en créant une unité «spéciale» chargée de combattre l'«occupant» américain exclusivement, alors que le gros de ses miliciens devront désormais jouer un rôle social au sein de la population.

Cette réforme pourrait à terme conduire à l'émergence d'un mouvement sur le modèle du Hamas palestinien ou du Hezbollah libanais.

A l'époque, les sadristes n'avaient pas évoqué de conditions liées à la présence des troupes américaines. Le fait qu'ils promettent un démantèlement complet de l'Armée du Mahdi une fois les Américains partis constitue une nouveauté.